Les Cinglés du Ventoux

Journée mémorable, ce samedi 9 juin 2018. J’ai vécu d’amour (du vélo) et d’eau fraîche (de la fontaine de la Grave).

Météo suivie 4 fois par jour depuis le début de la semaine, ce week-end se confirme pour être clément, ciel voilé, ni trop chaud, ni froid, sans vent… Il a plu toute la semaine, il pleut la semaine prochaine, comme depuis des semaines et des semaines. Année des records…

Le Ventoux, j’ai dû le monter 8 fois déjà, en 2010 par Sault et Bédoin, 2014 2 fois par Bédoin, 2016 Bédoin puis Malaucène, en mai dernier 2 fois par Bédoin et par Sault.

La première fois en août 2010, c’était avec mon ancien vélo (Veneto) :

Samedi 9 juin : Parti à 6h de la maison, je suis arrivé à Malaucène vers 7h45. Quelques minutes pour me préparer, je suis vite prêt. Le club des Cinglés préconise plutôt de commencer par Bédoin, le plus dur. Comme Malaucène est le côté que je connais le moins et que j’avais souffert il y a 2 ans en ayant fait l’ascension par Bédoin avant, j’ai décidé de commencer la première ascension par Malaucène, la pente est irrégulière et bien accentuée par moment, donc mieux vaut être frais pour l’attaquer. Et puis Bédoin, oui c’est sûr, elles est dure mais régulière et on peut trouver un bon tempo sans souffrir.
Les routes

J’ai donc fait tamponner ma carte de route dans un bar avant de m’élancer peu avant 8h. Pas d’échauffement, je vais aller à un rythme tranquille, la consigne que je me donne, c’est de ne pas dépasser 80% de la FC max, sinon je n’aurai plus de force pour terminer. La route était encore mouillée suite au dernier orage de la veille certainement.
Je passe les difficultés facilement, j’ai mémorisé les kms où c’est difficile, et ça m’aide bien. Je vois les premiers photographes, 1 km avant le sommet, l’un d’eux aperçoit le logo du club des cinglés que j’ai accroché sur le devant de la sacoche, comme demandé.

Je réponds à sa question : oui c’est ma première ascension (ça pourrait être la 2ème, il y en a qui partent plus tôt pour voir le lever du soleil). Une fois en haut, je n’ai pas regretté mon choix de commencer par Malaucène, je l’ai presque trouvée facile cette première ascension.

           
Arrivé peu avant 10h, j’ai mis 2h pile, j’ai demandé à quelqu’un de me prendre en photo avec le panneau, sans tarder et j’ai refait tamponner la carte de route dans le magasin de souvenirs.
J’ai commencé à m’alimenter, puis j’ai tout de suite pris la direction de Bédoin, pas la peine de traîner.


Au fait, pourquoi voit-on un nouveau panneau avec une altitude à 1909 m au lieu de 1912 m avant ? J’ai trouvé l’explication.

Il n’y avait pas trop de monde au sommet à cette heure-là. Mais en descendant sur Bédoin, c’était une véritable horde de cyclistes que j’ai croisé, jamais vu autant de monde, des pelotons entiers étaient en train de monter, vélo de route en majorité mais aussi des vtt et même des vélos couchés. Quand il fait beau un jour par mois, pas étonnant de voir tout le monde en même temps.
Arrivé à Bédoin, j’ai fait tamponner la carte de route dans le tabac-journaux, et comme j’étais bien et chaud, que j’avais mon ravito dans la sacoche, j’ai commencé la deuxième ascension tout de suite. A Sainte-Estève, lorsque la route se cabre et que ça devient dur, j’ai un peu plus de mal à contrôler mon rythme cardiaque, je me force à regarder le compteur pour ne pas être dans le rouge, ce que j’ai réussi à faire dans la première ascension. Je compte les kilomètres jusqu’au chalet Reynard, c’est dur, j’ai chaud, je dégouline, je bois beaucoup et je commence à m’alimenter en route, une barre de céréales, puis une banane.
Arrivé au chalet, une petite pause s’impose, et je repars après m’être alimenté avec du salé. Ces 6 kms du chalet au sommet sont durs mais j’aime bien cette portion de route, les photographes le long de la route me remplissent les poches de leur petit carton avec leurs coordonnées et l’heure de passage pour retrouver les photos sur leur site.

           

Les 2 derniers kms sont raides puis c’est la dernière rampe pour accéder au sommet, où il y a pas mal de monde cette fois.
En arrivant, je me fais photographier avec mon téléphone, et j’achète des nougats, je traîne quelques minutes, enfile le coupe-vent pour descendre parce-qu’il ne fait pas chaud en haut.

Dans la descente, je remplis mes bidons vides à la fontaine de la Grave, avant le chalet Reynard.

Puis vient le faux plat descendant avant quelques kms avec une pente plus prononcée, j’arrive à Sault, il y a une petite côte à monter pour voir la place et les premiers commerces. Je fais tamponner la carte de route dans un bar, où je consomme un coca et prend un peu de temps pour manger ce que j’ai emmené dans ma sacoche.
Je repars peu après 14h, je pense à ce moment-là que ça va être moins dur, mais ça commence à piquer, et les premières douleurs musculaires et dans les genoux commencent, et puis en sortant de la voiture en arrivant ce matin, j’ai senti une petite douleur intercostale qui se fait bien sentir cette fois, mais rien de méchant. Il faut être patient, pas la peine de forcer, et puis les 5 derniers kms avant le chalet, ça va redevenir facile.
Arrivé au chalet, je m’arrête 2 minutes pour marcher sans les chaussures, pour faire circuler le sang, j’ai les pieds qui commencent à chauffer. Je repars, et je me sens mieux que quand je suis monté de Bédoin toute à l’heure. Je m’arrête de nouveau à la fontaine pour remplir un seul bidon, fait une pause à hauteur de la stèle Simpson pour prendre une photo, c’est impressionnant.

Les derniers kms s’égrènent, ça reste dur mais je sais que ça se termine. Les photographes sont toujours là,

      

      

puis arrive le dernier km, la dernière rampe, et je suis au sommet. Les difficultés s’achèvent, j’ai relevé le défi. Je me fais photographier une dernière fois, fier d’y être arrivé.

Sans tarder, je redescends, ça va vite, trop vite, pas la peine de prendre des risques. Il est presque 17h, je m’arrête au même bar que ce matin, je sors ma carte de route, non pas la peine, il n’y a rien à faire tamponner. Je prends une bière, et puis je vais retrouver la voiture sur le parking pour rentrer.

C’était un truc de dingue à faire, de cinglé donc, mais je l’étais peut-être déjà avant. Maintenant, il faut que je renvoie ma carte de route à l’organisateur pour faire valider ma participation, selon le règlement, et entrer dans la confrérie, voir mon nom affiché dans la liste sur le site…

Le compteur m’a calculé 137 kms, on est d’accord, mais 4267 m de dénivelé au lieu de 4400 m annoncé.

En tout cas, je suis satisfait de ma progression, j’accumule du dénivelé, déjà je sens que les cols que j’ai fait ces dernières semaines m’aident à mieux grimper, j’ai progressé même si je n’ai pas fait ce que je voulais à cause de la météo.

Fin juin, je serai sur les traces des 7 Majeurs et à l’issue de cette semaine-là, je confirmerai ma participation à ce deuxième défi montagnard, en m’inscrivant sur le site, il faut absolument que je trouve un hébergement du côté de Marmora.

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