Le mont Colombis
Parmi tous les grands cols renommĂ©s qui existent et que je n’ai pas encore gravi, il y en a qui figurent en tĂŞte de ma liste “Ă gravir”.
Le mont Colombis est un col dur dont l’altitude n’est qu’Ă 1734 m mais il est redoutable par ses pentes très raides, le plus dur des Hautes Alpes pour sa dĂ©clivitĂ©.
Ça tombe bien, il faut que dans ma prĂ©paration, je rĂ©ussisse Ă grimper des cols durs, avec du dĂ©nivelĂ© et sur des distances longues. C’est donc naturellement que j’ai choisi le mont Colombis pour une grande boucle au dĂ©part de Malijai passant par la clue de Barles, et avec quelques cols entre 1200 m et 1500 m, sur des sites assez pittoresques.
Avec la mĂ©tĂ©o instable et orageuse qui perdure, je me suis dĂ©cidĂ© au dernier moment, et j’ai bien fait de me lancer, car je n’ai eu de la pluie que sur les 3 derniers kms de l’ascension du mont Colombis, avec du vent.
Levé à 6h, je suis parti vers les 6h30 pour démarrer mon parcours un peu avant 9h.
J’ai vite rejoint Digne-les-Bains, puis la clue de Barles avant d’attaquer le premier col de la journĂ©e le col du Fanget. La fin a Ă©tĂ© une sĂ©rie de cĂ´tes Ă 11-12% jusqu’Ă 15-16%. Bonne entrĂ©e en matière.
Ensuite, je suis arrivĂ© Ă La Seyne des Alpes, oĂą j’ai pris un sandwich avant de monter le col des Fillys que j’allais refaire dans l’autre sens au retour. CĂ´tĂ© sud, il s’est rĂ©vĂ©lĂ© dur aussi avec des portions Ă 11-12%.
Après je suis descendu en direction de Serre-Ponçon que j’ai contournĂ© pour aller en direction de Remollon. Avant d’y arriver, j’ai bifurquĂ© en direction de ThĂ©us, en traversant les vignes et les champs de pommiers, avec une pente affolante qui avoisine les 15% par endroits, dans la traversĂ©e du village.
Ça a Ă©tĂ© extrĂŞmement difficile, après ça se calme un peu mais on repasse vite la barre des 9-10%. Dans la difficulutĂ©, je n’ai mĂŞme pas fait attention aux demoiselles coiffĂ©es, ensuite on reste toujours entre 9 et 12% et les 3 derniers kms c’est l’enfer avec des pentes qui ne me conviennent pas, le compteur marquant jusqu’Ă 16-17%. Et lĂ , je n’ai pas d’autre choix que de mettre pied Ă terre, les cuisses ne rĂ©pondent plus, et ce n’est plus du plaisir.
Une pluie lĂ©gère s’est mise Ă tomber en plus avec du vent, au sommet c’est assez mĂ´che avec des pylĂ´nes et une grosse antenne TDF. A l’extrĂ©mitĂ© du chemin qui se termine en impasse, on domine une partie du lac de Serre-Ponçon, sur le massif des Ecrins d’un cĂ´tĂ© et sur l’Ubaye et la Durance de l’autre. Un peu dans la brume, commençant Ă avoir froid, je ne suis pas restĂ© longtemps.
Longue descente vers la plaine oĂą le soleil rĂ©apparaĂ®t mais il faut se retaper la montĂ©e de ce qui a Ă©tĂ© descendu. De nouveau le col des Fillys, plus court de ce cĂ´tĂ©, avant de redescendre et d’attaquer le col des Garcinets qui est facile.
Après c’est de la descente juste le col des Sagnes Ă monter sur 3,5 kms et après de nouveau de la descente en passant notamment par la route des Tourniquets une sĂ©rie d’Ă©pingles Ă cheveux qui doit ĂŞtre bien difficile dans l’autre sens et longue depuis Sisteron.
Sisteron, je ne rentre pas dans la ville pensant que de l’autre rive je trouverais un bar, une auberge… Je n’ai plus d’eau, plus rien Ă manger et il ne reste plus que 8% Ă la batterie du gps. Heureusement je vois un camping, je m’y arrĂŞte et demande pour avoir de l’eau et brancher le gps 15mn avant de repartir. Je repars, il reste 16 kms, je suis au bord de la fringale, j’arrive enfin.
J’ai tenu la distance, mais sur la fin, si j’Ă©tais cuit, c’est parce-que je n’avais plus de ravito et au bord de la fringale.
Pour les grimpĂ©es, je monte quand mĂŞme mieux les cĂ´tes Ă 11-12% mais il ne faut pas que ça soit trop long. Si c’est plus pentu, ça coince surtout après une centaine de kms et plus. L’important, c’est de progresser.
C’Ă©tait une belle journĂ©e, oĂą j’ai pu voir en libertĂ© une biche, un lièvre (belle bĂŞte) et au bord de la route un renard et un blaireau Ă©norme (encore un) certainement renversĂ©s par des voitures.