UN PETIT TOUR EN ARDÈCHE

J’avais prévu 4 jours pour aller en Ardèche, en passant par les fameuses gorges de l’Ardèche, puis pour faire le parcours nommé “Châtaigne Montagne Ardéchoise”, parcours marathon faisant 579 kms et 10665 D+ avec de nombreux cols, et revenir, soient un peu plus de 1000 kms A-R depuis la maison.

En commençant le parcours non pas de Saint-Félicien mais de Joyeuse, un beau nom de village pour commencer. Avec les contraintes suivantes : dormir dehors, bikepacking oblige, sans se faire voir entre 23h et 6h, car encore en période de couvre-feu, et en totale autonomie, sans assistance. La vraie vie !

44 cols annoncés, ils ne figurent pas tous ceux sur le profil, ça va faire beaucoup d’arrêts photo (des panneaux).

Voici la carte :

Finalement, je suis parti dimanche à 6h pour revenir jeudi à 14h, en ayant parcouru 1019 kms, grimpé 38 cols, avec un D+ de 13007 m. L’intensité a faibli au fil des jours, normal, j’ai toujours été en-dessous de ce que j’ai prévu et j’ai dû prendre le chemin du retour après Aubenas (évitant quelques dizaines de kms et 6 cols je pense, du côté de Antraigues et Jaujac).

Mon parcours :

J’ai apprécié les gens avec qui j’ai pu discuter, au hasard de rencontres dans des épiceries, bars ou restos. Les paysages sont sauvages, très montagneux, peu peuplés voire désertiques, dans quelques hameaux traversés, à part la mairie, il n’y a rien, ou dans d’autres, ça paraît vieux ou inanimé, je ne sais pas comment c’est lors de l’Ardéchoise, ou si c’est à cause de la pandémie, mais ça m’a coûté de ne pas avoir eu à manger entre Saint-Félicien le mardi midi et Privas le mercredi en milieu de matinée, faute d’avoir prévu de remplir la musette quand je pouvais.

J’ai rencontré quelques cyclistes dont beaucoup avaient le maillot de l’Ardéchoise, surtout entre Lalouvesc et Saint-Félicien et vers Privas.

Vélo décoré pour l’Ardéchoise dans le village de Lalouvesc

J’ai pu bivouaquer la première nuit après le col de Brès dans l’ascension du col de la Croix-Blanche, abrité sous les sapins, la 2ème nuit à Saint-Martial dans le centre du village, la 3ème nuit à Saint-Pierreville, et la dernière juste après Bagnols-sur-Cèze, réveillé à 4h30 par quelques gouttes de pluie mais ça n’a pas duré. Je suis satisfait de mon achat du bivy, je n’ai pas eu froid, il faut voir dans d’autres conditions, et il n’y a pas de condensation. C’est un peu difficile d’y rentrer dedans car très étroit mais le moustiquaire en haut au niveau du visage, c’est pratique. En revanche, le matelas se dégonfle…

J’ai souffert de la chaleur, températures au-dessus des normales, mais il faisait bien froid à 6h quand je suis parti de Saint-Martial, je suis un peu abîmé sous le pied droit, l’ongle du gros orteil va encore muer prochainement, et la paume des mains et les fesses ont pris cher, comme d’habitude. J’ai trouvé le parcours très exigeant, et peu roulant, avec des routes bien abîmées par endroit, avec du goudron qui fond avec la chaleur et recouvert par des gravillons à de nombreux endroits, c’est pratique… mais dangereux pour les cyclistes. Si bien que je n’ai pas pu aller très vite, dans les montées bien sûr mais aussi sur les autres portions plates ou de descente.

Dans les cols, certains sont très proches l’un de l’autre, j’ai dû en traverser 2 ou 3 en descente, mais il y en a quelques-uns qui sont rudes sur 8-9 kms avec des bons pourcentages de pente, je retiens que j’en ai le plus bavé dans le col de l’Ardéchoise et le col de la Faye, mais tous deux situés en fin de journée.

Sur la première journée, j’ai galéré un peu et perdu beaucoup de temps dans la traversée d’Avignon, ce qui fait que suis arrivé à Joyeuse plus tard que prévu et j’ai toujours conservé cet écart de 50-70 kms sur mes prévisions les jours suivants, que je n’ai pas réussi à combler, malgré de longues journées. Il a fait très chaud et ça n’a pas rendu la chose facile, pas de vent gênant sauf pour le retour où j’ai eu la surprise de ne pas trouver le Mistral et ça ne m’a pas aidé dans les derniers kms où j’étais complètement cuit.

Bref, on se fait vieux, globalement, je me suis plus dégoûté du vélo qu’autre chose, la région est belle mais sans plus, en dehors des gorges de l’Ardèche, montées depuis Saint-Martin d’Ardèche, je n’ai pas retenu de site particulier où la vue est à couper le souffle, comme on dit sur les sites touristiques.

A voir ce que je vais faire dans les prochaines semaines, mais maintenant, je vais me reposer et je ne suis pas avide d’un prochain tour mais plutôt d’un été normal avec des vacances pour me reposer, ce qui n’a pas été le cas depuis ces dernières années. Je ne m’en plains pas, j’ai vécu des moments inoubliables et fait des choses extraordinaires, à mon niveau. Mais dès que ça ira mieux, je changerai peut-être d’avis…

 

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