Troisième brevet randonneur BRM 400 kms

Troisième brevet qualificatif pour le Paris-Brest-Paris, cette fois il faut rouler pendant 400 kms. D’autres sont partis la veille, il y avait le choix du départ.

Levé à 3h45, j’ai préparé mon café et suis parti à 4h pour arriver à Aix, prendre ma carte de route du jour, récupérer celle du BRM de 300, avec le n° d’homologation renvoyé par l’ACP (Audax Club Parisien), et finir de me préparer.

J’ai décidé de laisser mon collant long, il fait 6°, pas froid, mais pas chaud non plus, et comme je suis frileux et que je sais qu’il ne va pas faire chaud avec le vent, et que la météo annonce une chute des températures à partir de la nuit prochaine, je m’habille bien, avec le coupe vent. La température descendra jusqu’à 2° le matin, pendant quelques minutes.
J’ai pris mes lunettes de vue, mais cette fois, c’est mes lunettes de vélo pour me protéger du soleil que j’oublie.
Le Mistral n’est pas très fort sur les premiers kms mais il va vite s’amplifier et gêner ma progression jusqu’à Saint-Paul-Trois-Chateaux, non loin de Pierrelatte. Du vent de face sur près de 250 kms, par moment plus fort, par moment moins fort. Même dans les descentes, ça n’avançait pas.
Un parcours soit disant plat mais avec quelques bonne côtes qui font mal sur cette distance mais surtout avec le vent, 2827m affiché contre 2250 annoncé, mais je n’ai jamais souffert, j’ai pris mon mal en patience, souvent sur le petit plateau.
Une route ponctuée de “hors parcours” affiché sur le gps, qui a fait qu’à un moment donné le compteur s’est arrêté et que seulement 14 kms plus tard je m’en suis aperçu. Est-ce que ça vient de la qualité de la trace que j’ai chargé sur l’appareil ou des facéties du GPS que je ne comprendrai jamais ? Après comparaison entre ma trace et celle du parcours, je me suis bien planté au km 164, mais dans certains cas, la trace du parcours était un peu alambiquée.

Départ à 5h donc, à l’heure où les coqs chantent, la dizaine des costauds me double et je ne tente pas de les suivre, ils arriveront 2h avant moi. Je reste humble. Mais en me retournant, je ne voyais personne derrière moi, alors je me suis fait une raison.

J’ai bien résisté face au vent et je me suis retrouvé tout seul excepté sur 30 kms où j’ai roulé avec un américain de San Francisco, David, que j’ai rejoint à Saint-Martin-de-Crau, mais qui ne m’a pas relayé. Arrivé au premier contrôle, à Bellegarde, j’ai demandé un cappuccino, j’ai l’impression que c’était la première fois qu’il en faisait, 3.50€ quand même, on fait les présentations, on repart, mais je sens que David ne va pas suivre et lorsque je le distance après Redessan (là où ça montait), je ne le revois plus. Alors je continue seul.

J’ai bien aimé ces gorges du Gardon, et aussi les paysages sauvages entre Navacelles et Bagnols-sur-Cèze, après Alès, que j’ai découvert.


Arrivé à Alès, je mange ce que j’ai emporté avec un Perrier. Je vois passer un gars du CSPA et un vélo couché (le seul que j’ai vu). Entre Alès et Bagnols-sur-Cèze, il y avait 46 kms à faire, mais j’ai eu l’impression d’en faire 80, c’est plus digeste quand on traverse des villages que quand on est seul au milieu de la steppe aussi longtemps.

Ensuite, la route a été longue, la traversée de la plaine face au vent.

Au fond Pierrelatte avec le site nucléaire.

A St-Paul-Trois-Chateaux, j’ai fait tamponner ma carte dans un bar, j’ai croisé quelques gars qui arrivaient quand je repartais ou le contraire, mais j’ai continué seul pour ne pas perdre de temps.

Le ravito, régulier et indispensable.

Après, c’était plus facile avec un vent favorable, mais pas toujours, mais j’avais des ressources pour appuyer sur les pédales, et c’est là que les pieds ont commencé à me brûler, m’obligeant à 3 arrêts successifs.
Je suis passé à Suze-la-Rousse, à Vaison-la-Romaine, puis vite arrivé à Malaucène, où il n’y avait pas le même tourbillon de cyclistes et de touristes habituel, la faute au vent. J’ai fait tamponner dans une boulangerie puis j’ai repris la route tout de suite.

Suze-la-Rousse

Vaison-la-Romaine

Le Mont-Ventoux dans les nuages

Malaucène

Pour rejoindre Carpentras, j’ai foncé sur le faux-plat descendant avec le vent dans le dos. J’ai continué sur Cavaillon et me suis arrêté pour remettre mon gilet de sécurité.
Une fois la nuit venue, j’avais rechargé le gps à 80% de charge, j’aurais dû le faire plus tôt pour être à 100% avant de basculer la dynamo sur l’éclairage.
Puis j’ai dû forcer un peu pour arriver avant 22h au dernier point de contrôle de Cadenet et être sûr de trouver un bar ou un restaurant ouvert afin de faire tamponner ma carte de route. La nuit, on ne voit pas les panneaux sur le côté de la route comme de plein jour, et quand on ne connaît pas, on se demande où on est ou à combien on est d’un prochain lieu de passage. La carte affichée sur le GPS est très précise pour indiquer le chemin mais quand on dézoome, on ne voit pas affiché les noms des villes ou villages.
Rouler la nuit, le matin à l’aube, le jour qui se lève, j’aime bien. Le soir, quand il fait nuit noire sans éclairage public, avec le froid, le vent, c’est plus flippant, mais on s’y fait.
Arrivé à Cadenet, j’ai été content de trouver ce restaurant encore ouvert, dans lequel je me suis arrêté prendre un chocolat chaud et remplir mes bidons une dernière fois. Le 10 ème bidon de 700ml dont 2 Hydrixir longue distance d’Overstims et et 2 Energy Drink d’Aptonia, plus un cappuccino à Bellegarde, 1 perrier à Alès, 1 Vichy St-Yorre à St-Paul. Pas loin de 10 litres de liquide dans la journée entre 4h et Minuit !
Sur le final, j’avais encore des forces mais dans la côte de Rognes, j’ai réduit l’allure. Après ça a été rapide, de la descente et le vent dans le dos, le GPS ne voulait plus me guider me forçant à faire demi-tour, c’était chiant mais je connaissais la route.
Il est 23h40 quand j’arrive à Aix, les membres du CSPA qui se relaient toutes les 3h sont là, il y a un autre participant qui est là, arrivé avant moi, qui vient de Grenoble et qui va dormir dans les locaux du club avant de repartir chez lui le lendemain, enfin dans quelques heures, on est déjà dimanche.
Au final, ma moyenne est la même que pour le 300 kms, j’ai atteint mon objectif, j’ai mis 18h40 au total, parti à 5h arrivé à 23h40, environ 1h15 aux contrôles, des arrêts techniques ou dûs aux pieds qui brûlent environ 20mn, et la différence, c’est quand le compteur s’est arrêté, j’ai donc dû pédaler environ 17h contre 16h30 affiché sur le compteur. Mais sans vent, ça n’aurait pas été la même chose.
J’ai testé les produits Overstims, difficile à dire si ça m’a apporté quelque chose, sûrement que oui. Mais les produits d’Aptonia aussi, avec leur gôut (fruits rouges) bien plus prononcé, j’ai vraiment apprécié.
Côté matériel, j’aurais pu éviter de prendre la sacoche de selle, dans laquelle j’avais mis mon imperméable, il n’a plu que quelques gouttes juste avant Cavaillon, et la veste thermique, il n’a pas fait si froid, et ma trousse d’outillage, chambres à air.


J’ai testé ma musette en toile pour mettre tout mon ravito et elle s’est révélée très utile.
Le feu arrière attaché un peu n’importe comment et branlant sur la sacoche, où on se demande si c’est toujours accroché, je vais devoir trouver un système pour le fixer sur un des haubans.
Encore de l’expérience acquise, des petites améliorations à apporter, et le prochain brevet qualificatif de 600 kms se présentera encore pour se rôder, mais surtout pour valider ma participation au PBP, c’est le 25 Mai.

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