Pas décidé

D’habitude, bien avant la fin de l’année, j’ai décidé ce que je ferai l’été prochain, ça devient très vite une évidence, et la motivation est très forte, dès que l’idée me traverse l’esprit.

Tout proche du mois de novembre, je me demande bien ce que sera mon nouveau défi, et même, si je suis prêt à me lancer dans une nouvelle aventure.

Je vais tenter d’analyser les raisons pour lesquelles je n’arrive pas à me décider.

Tout d’abord, revenons sur les mois derniers. Au mois d’août, du 19 au 22, j’ai fait mon premier Paris-Brest-Paris, c’est comme ça qu’on dit, mais à l’issue de ce long périple, je suis arrivé blessé, usé, et j’ai du mal à évacuer les douleurs, malgré ostéopathie et kinésithérapie. Autant j’ai apprécié de participer à cette épreuve mythique, forte en émotions, où le dépassement de soi est important, autant je me dis que je ne ferai pas d’autre PBP. Certes, ce sera dans 4 ans, moins de 3 ans si on pense aux brevets, je peux toujours changer d’avis, mais… comme les voyages, je n’aime pas faire 2 fois la même chose.

Cette randonnée m’aura pris tout mon temps, je n’ai rien fait que de la longue distance, de longs raids dans le froid, le vent, lors des brevets ou pour m’entraîner, sous la canicule, avec des températures extrêmes. Peu de place pour ce que j’aime bien faire, aller à mon rythme, à la découverte des paysages, des gens, grimper des cols et prendre du plaisir. Je prends de l’âge et plus on vieillit, plus on devrait prendre du plaisir et moins souffrir.

D’un autre côté, on se laisse griser par ce qu’on vit, et l’adrénaline, le besoin de se dépenser, de participer à des évènements forts en émotions, fait rêver. Alors, oui, la Transcontinental Race m’a toujours fait rêver, la Three Peaks Bike Race, que j’ai découvert il y a peu, toutes ces courses ultra de plus en plus nombreuses font envie. Mais le curseur est positionné très haut dans l’échelle de la distance et du dénivelé, et du nombre de jours pour être finisher, imposant un nombre de kms et de grimpées quotidiens important, qui nous amènent au bord de l’épuisement quand on ne peut pas récupérer suffisamment. Le vélo est bon pour la santé, mais le sport extrême malmène son corps.

Ces courses, qui ne sont pas des randonnées, voient des cyclistes très forts, qui vont à fond, dorment très peu, récupèrent vite, ils sont plus jeunes aussi, et je ne sais pas si j’apprécierais d’être largué, dépassé par tous ces coureurs beaucoup plus forts que moi. Même si j’irais pour finir et pas pour gagner bien évidemment, je ne pourrais pas participer à une épreuve où je ne me sens pas au niveau parce-que je sais que je prendrai aucun plaisir, et si en plus c’est dans la souffrance… Certains disent qu’il faut avoir le courage d’essayer et ne pas avoir peur de ne pas y arriver, mais il faut rester raisonnable et savoir ce qu’on est capable de faire, avec l’expérience, et ce qu’on ne peut pas faire.

Ceci dit, ma décision serait donc prise, alors ? oui, il y a des chances que je ne participe pas à la TPBR qui me tentait bien. Mais pour faire quoi ? Un voyage à vélo qui va de où à où ? c’est la question que je me pose, partir loin, avec mon vélo en soute, une expérience que je vais vivre cet hiver, aux Canaries, et revenir par des chemins tout aussi longs, mais à mon rythme, sans planification, avec un itinéraire tracé, mais qui laisse la porte ouverte à une erreur de navigation qui ne sera pas pénalisée ou un détour voulu au dernier moment, sans pression, sans recherche de performance, sans recherche d’une trace avec le moins de dénivelé possible, sans éviter des cols, prestigieux ou non. Le plaisir de pédaler, le plaisir de voyager, tout simplement. A suivre…

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