Mon voyage à Lanzarote

Pour mes souvenirs, ou pour mes lecteurs qui veulent savoir comment s’est passé mon voyage à vélo, voici mon récit :

Samedi, j’embarque dans un Boeing 717 de Volotea.

 

Nous arrivons avec 30 mn d’avance, pas de formalités d’entrée, je suis le mouvement des gens qui sortent (sans valise) mais me retrouve derrière une porte qui me considère comme sorti de l’aéroport avec l’impossibilité de rentrer. Pas évident, je demande à une jeune femme attendant un groupe qui parle français qui m’explique où demander à rentrer de nouveau et à quel tapis attendre l’arrivée de 2 vélos, j’avais aperçu un autre cycliste à l’embarquement. Je ne parle pas du tout espagnol, il fallait repérer le panneau Equipajes (bagages). Apparemment les vélos sont séparés des autres valises. L’attente est longue. Il finit par arriver.


Pas motivé pour remonter le vélo et faire les 8 kms pour rejoindre mon hébergement, je prends un taxi. Arrivé à l’adresse, j’appelle mon hôte George, qui se révèle être un jeune roumain, il partage son logement. Il est sympa, c’est propre, pas terrible (en-dessous de ce que j’espérais, mais maintenant, j’ai l’habitude) mais propre.

Dimanche, je me mets en route doucement, pour une première sortie découverte, vers 8h quand le jour se lève. Ici, il y a 1 heure de moins. George me fait partager son café. Il fait 18-19°, ça va monter jusqu’à 23. J’ai un peu d’appréhension mais 3 jours après le retrait du plâtre, je constate que je récupère déjà un peu de mobilité, et les douleurs sont supportables, c’est surtout de bouger les doigts et d’appuyer sur la paume de la main sur le cintre qui fait mal.
Les premiers paysages défilent avec des petits ou plus gros cratères de volcans, de belles routes, des automobilistes bien prudents, des éoliennes, des terres noires où sont cultivés je ne sais quoi exactement.

Je m’arrête dans une station d’essence (1€ le litre de gasoil !) acheter de l’eau et remplit mes bidons, exercice qu’il faudra faire tous les jours, l’eau du robinet m’est déconseillée.

Direction Teguise où il y a le marché. Vêtements, sacs et chaussures de contrefaçon et des articles autour de l’aloé vera, récolté sur l’île, je ne m’arrête pas très longtemps.

 

Les ruelles de ce village sont typiques avec des pavés, des maisons blanches aux portes et volets verts qui sont typiques ici, comme dans d’autres villages que je vais traverser.


Le château Santa Barbara qui est juste au-dessus de la colline et qui héberge le musée de la piraterie n’est pas accessible, la route est barrée pour travaux. Sans doute pas la grosse activité touristique en cette période ?

Je continue mon chemin pour aller voir la plage de Famara qui est le spot des surfeurs. Point de grosses vagues aujourd’hui. Le site est fabuleux avec les îles Graciosa et autres petits îlots non habités juste en face et les falaises qui culminent à 600m.

Je termine cette première ballade par San Bartolomé où il y a le monumento El Campesino à voir, création de César Manrique, l’artiste incontournable natif de l’île et qui a marqué de son empreinte et contribué à ce que Lanzarote est devenue.

Après j’ai suivi le parcours sur le gps mais me suis perdu un peu vers le village de Guïme, je suis repassé finalement par Playa Honda en contournant l’aéroport où il y a une piste cyclable et pour les piétons tout le long des plages et du bord de mer jusqu’à Arrecife, avec le GranHotel qui surplombe la ville.

Je serai resté presque 4h sur le vélo avec une moyenne qui n’affole pas les compteurs, mais ça n’est pas le but.
Je suis content de me poser parce-que le poignet est douloureux. Baume du tigre avant, anti-inflammatoire après, je prends une bonne douche, je me restaure un peu avec ce que j’ai acheté la veille, ayant anticipé le fait que les magasins sont fermés ce dimanche.
L’après-midi, je marche pour repérer les arrêts de bus, au cas où je me déciderais de le prendre, tombe sur un Decathlon ouvert le dimanche et profite de leur boite à outils pour dévisser le cardio FM, avec ses 4 vis minuscules, pour changer la pile qui ne fonctionnait plus. Il fait très chaud cette fois, et le soleil tape dur sous ces latitudes Je n’ai pas repéré d’arrêt de bus, tant pis, je ferai les visites avec le vélo que j’attacherai avec l’antivol, comme prévu.

Le soir, je me promène vers le port où il y a quelques restaurants et une rue piétonne peu animée avec les magasins fermés. Un petit resto bon marché et retour à la chambre pour me reposer et finir la journée.

Lundi :
Un peu de mal à trouver la bonne route pour partir, je m’arrête prendre de l’eau pour mes bidons. Les villages traversés sont très typiques et offrent des vues superbes sur l’océan. Je suis émerveillé à chaque virage et ce sera comme ça toute cette semaine.


Je retourne à Famara par un autre chemin, je passe par La Santa où il y a de belles vagues et une vingtaine de surfeurs dans l’eau, en attente de la bonne vague.


Il y a beaucoup plus de vent qu’hier et quand j’arrive à la plage de Famara, il y a un vent de sable, qui balaie la route.

Le vent, je vais l’avoir en pleine face dans la montée sur Teguise, que j’ai visité hier. Après, il y a pas mal de côtes à Los Valles avec un parc d’éoliennes au sommet sur la crête et après ça descend pour rejoindre Haria.

Je m’arrête manger en achetant quelque chose dans un petit supermarché. J’ai pris l’antivol, j’attache le vélo et quand je reviens du magasin, je vois que j’ai laissé le Garmin en place. Pas futé…
Je reprends la route rapidement, toute en montée, je fais le petit détour par Guinate où il y a un beau belvédère qui surplombe l’ile de Graciosa. Il y a du vent et c’est dangereux.

Le final est le mirador d’El Rio à 600m d’altitude. Là encore, je ne suis pas rassuré sur cette route avec le précipice à gauche de la route bordée d’un muret. Je ne rentre pas dans le restaurant pour voir la vision panoramique derrière la vitre, j’économise pour d’autres visites.

Je redescends à Haria pour prendre une petite route par Tabayesco que j’avais repérée mais il y a une pancarte indiquant que c’est interdit pour les vélos.

Je reviens sur mes pas et fais un petit détour pour rejoindre la côte nord-est. Je ne m’arrête pas dans les petits villages de bord de mer que je reverrai avant la fin de la semaine et file vers le jardin de cactus avec le vent dans le dos. J’attache mon vélo, change de chaussures que j’ai dans ma musette et prend le Garmin, cette fois.

Beau jardin avec 450 variétés différentes avec un bel aménagement dans un beau décor. C’était à voir.
Je rentre, me douche, lave mes affaires et fais des pâtes que je partage avec mon hôte George, c’est sympa, on discute, il me dit vouloir partir à Madrid après 4 ans passés ici, pour faire un master et devenir professeur d’histoire de l’Espagne.

Mardi :
Je longe le bord de mer puis me retrouve sur des chemins caillouteux et sableux.C’est bien quand ça se termine.

Je finis par emprunter la voie rapide avec le vent dans le dos. Je traverse Tias, joli petit village.
Il y a encore beaucoup de vent, je l’ai dans le dos pour le moment mais au retour, ça ne va pas être la même.
Je bifurque sur Playa Quemada, petit hameau au bord de mer, c’est chouette et calme mais pas grand chose à voir d’autre que la mer,

puis je remonte sur Yaiza avec un rond point où il y a des statues de dromadaires.


Je me trompe de route en m’engageant dans la voie rapide mais change vite de voie pour reprendre celle réservée aux cyclistes. Il y a des champs de lave de chaque côté

puis j’arrive très vite aux Salines de Janubio où il faut être fort pour résister aux rafales de vent, à l’arrêt, tenir le vélo et l’appareil photo en même temps.

Je continue sur cette côte déchiquetée, et constituée de pierre de lave, avec la mer composée de belles nuances de bleu et blanc avec l’écume, l’apothéose étant le lieu dit Los Hervideros.


Il y a vraiment trop de vent quand j’arrive à El Golfo, la descente est très raide et j’ai peur de m’y risquer mais je ne me rends pas compte après coup que je rate le site de la Laguna verde. Tant pis.


Je repasse par Yaiza puis monte sur La Geria en traversant toutes ces vignes où chaque pied est dans une petite cuvette entourée de pierres de lave. Je m’arrête dans une bodega. J’y mange une petite paella et déguste du vin local. Vin typique, mais pas des grands crus, à mon goût, le blanc est un peu mieux que le rouge.

Il reste 20 kms pour aller à Tahiche

où je vais visiter la fondation César Manrique. Vraiment chouette à voir et qui permet de comprendre qui a été cet artiste et comment il a façonné cette île à son image et son esprit créateur.

Mercredi :
J’ai repris la route pour aller vers l’extrême nord jusqu’au port d’Orzola d’où partent les bateaux pour l’île Graciosa. Je suis repassé auparavant par Haria où je me suis enfilé dans les petites rues à l’intérieur du village. J’ai vu la direction du musée César Manrique appelé musée de la Palmeraie. N’ouvrant qu’à 10h30, je n’avais pas l’intention d’y aller de toute façon, moins intéressant de mon point de vue que les autres sites.



Après, j’ai pris le chemin de la côte est, à travers des champs de culture de patates ou autre, puis de la vigne avant d’arriver au Landaloe Park où on cultive de l’aloé Vera.

C’est juste avant Orzola, qui fait cul de sac. Un cycliste espagnol m’a pris en photo.

Sur le port, j’y ai mangé les fameuses patates à la mode de Lanzarote (cuites à l’eau de mer et servies avec des sauces) et du poisson.

Ensuite j’ai repris la route le long de la mer au lieu dit la caleton blanca où le sable blanc et la mer bleue lagon tranchent avec le noir de la lave et les montagnes rouges au loin.


J’y ai fait une petite pause, j’ai eu le vent de face pendant les 50 derniers kms. Ce matin, en partant, c’était un peu couvert puis le vent s’est levé dégageant tout et faisant monter la température jusqu’à 27°.
En repartant, la prochaine étape, c’est la visite des 2 sites, qui se trouvent côte à côte, de la Cuevas de los Verdes mais je ne suis pas rentré et de Jameos del Agua, encore une création César Manrique qui valait encore le coup d’être vu.


 

Je me suis arrêté ensuite à Arrieta pour voir la petite plage, le village n’est que petites résidences agglutinées les unes sur les autres.

La route qui restait a été pénible, fatigué avec ce vent puis des erreurs de navigation où des routes montrées sur la carte du gps n’existaient pas, j’ai fait des petits détours et suis même passé dans un petit village de naturistes… J’étais content de rentrer. Ce soir, pas d’accès à la cuisine, je laisse mon hôte tranquille avec ses invités… Et ma sortie ne se télécharge pas sur Strava ni sur Garmin connect d’ailleurs, peut-être dû au bug que j’ai eu quand le compteur s’est éteint tout seul à un moment donné.

Jeudi :
Destination les plages du sud. Je suis parti un peu plus tôt que d’habitude. Il faisait frais, 14° avec une petite brise. Sur les hauteurs des cratères, on pouvait voir la brume, qui s’est dégagée ensuite.

Je suis passé par le bord de mer depuis Arrecife jusqu’à Puerto Carmen, c’est très touristique avec les petites villas les unes sur les autres, les restaurants et les magasins pour touristes qui vont avec. Ça a quand même son charme avec de belles petites plages.


De là, j’ai rejoint Tias, la route monte un peu jusqu’à Yaiza. Après j’ai pris la direction d’El Golfo pour voir ce que j’avais manqué l’autre jour : la laguna verde.


J’ai pris un café qui m’a fait du bien, il était 10h-10h30 le vent était supportable et comme il avait changé de sens par rapport aux autres jours, je l’ai eu dans le dos ou de côté pour aller sur Playa Blanca.
Je suis allé voir un phare à l’extrémité nord de la pointe où on peut voir l’île de Fuerteventura en face.

Ensuite j’ai repris le chemin du centre, côté port, d’où partent les ferries.

J’ai acheté à manger, rechargé le Garmin avec la batterie, c’est bien pratique et puis je n’ai pas tardé à me diriger vers les fameuses plages de Papagayo. Mais pour y aller il faut traverser une route de sable et de cailloux, j’ai commencé à m’y engager et puis au bout de 2 kms, il y avait une barrière de péage.

Un gars délivre des tickets, il me dit que c’est gratuit pour les vélos et je lui demande à combien de kms de trouvent les plages, il y en a plusieurs, en fait. A 1 km la première mais la plus belle, celle de Papagayo est à 4 kms, me dit-il. J’hésite et finalement m’arrête à la première, la playa Mujeres où il il y a environ 50 voitures arrêtées, pas mal de gens sur la plage de sable blanc, 2 catamarans remplis de touristes, dont certains sont sur des kayaks pour accoster… Je n’irai pas plus loin et les pneus auront bien assez souffert comme ça. Ça tient le coup, pas de crevaison et aujourd’hui, j’aurai eu les ondes de choc pour mon poignet.


Le prochain challenge qui s’annonce dès l’asphalte retrouvé, c’est la montée de Femés, village qui domine la vallée. J’avais lu que la côte était sévère. Effectivement sur 6 kms ça monte progressivement par du faux plat, à 4-5% puis 5-6 puis 7-8, au dernier km la pente se cabre et on va vers du 10-12 jusqu’à 16-17%. Je n’ai pas voulu me faire mal quand j’ai vu le 17 s’afficher et qu’il restait encore bien 200m à faire. Mais j’ai apprécié, je n’étais pas complètement cuit. Sur le site climbbike, la pente maximum indiquée est de 23% ?


Ensuite on descend sur Yaiza et retour par la même route que ce matin, avec plus de monde sur la plage et le chemin du bord de mer où se croisent cyclistes et piétons.
En arrivant à Arrecife, je me suis payé une glace, pour ponctuer encore une bonne journée de vélo et de visites.
Le soir je suis allé me balader dans les rues piétonnes très animées avec des magasins et bureaux encore ouverts tard au-delà de 20h. J’avais envie d’une pizza, j’ai trouvé un resto italien. Et voilà.

Vendredi :
Aujourdhui, dernière grosse journée de visite et de vélo, la route des volcans.
Je commence par un retrait au distributeur, bientôt à sec, et afin de payer le bus qui fait le tour des volcans. Frais prélevés de 2,90€… Du centre ville, j’aperçois ce gros bateau de croisière alors je me dirige vers le port. D’abord quelques photos des beaux bateaux qui mouillent ici. Puis ce gigantesque bateau, une petite ville, à lui-seul. Impressionnant.


Je vais maintenant sur San Bartolomé puis Tinajo

avant de prendre la route vers le parc Timanfaya. Ce matin, c’est un peu gris, le vent ne s’est pas encore levé et sans le soleil, il ne fait que 13-14°.

C’est pas la grande forme ce matin, j’aimerais bien qu’il fasse un peu plus chaud alors je m’accorde une pause dans un boulangerie où je prends un café. Il commence à y avoir quelques éclaircies. Je reprends la route.


J’arrive à l’entrée du parc où finalement on laisse passer les vélos comme les voitures en s’acquittant de la modique somme de 12€ et qui donne droit à monter dans un des nombreux bus qui fait le tour du parc.

Ça vaut le coup de faire le tour, on en prend plein les yeux.

J’ai ensuite vu les attractions comme la paille qui prend feu dans un trou de 2m de profondeur et qui dégage 400° et la vapeur d’eau qui jaillit comme un geyser par introduction d’eau dans un tuyau enfoncé dans le sol.

J’ai ensuite repris le vélo que j’avais pu attacher pour repartir sur Costa Teguise.


Je trouve que c’est assez moche par rapport aux autres sites. Il y a un marché qui doit se tenir dans l’après-midi je ne sais pas si j’attendrai. En attendant, je m’attable pour une paella+sangria pour 8,99€. La paella a été longue à venir mais c’était excellent.

Cette fois, retour sur Arrecife, en passant par la zone portuaire.

et le Castillo de San José qui abrite un musée d’art contemporain

Un dernier tour en ville, où les déguisements pour Carnaval sont bien présents, et au goût du jour (La Casa de Papel)

Samedi :
Le retour. Je me prépare pour une dernière sortie encore privé de cuisine avant de partir, mon hôte m’a avoué après avoir regardé une série sur Netflix jusqu’à 3h du matin, ce qui explique le bruit qu’il a fait et qui m’a réveillé. Je sens qu’il va faire plus frais alors je prends le coupe-vent. Bonne idée il fait 12° et bien sûr du vent. Ça grimpe pour aller à Teguise et j’ai le vent de face.

Après je bifurque sur Guatiza et tourne pour revenir avec le vent de dos. Le soleil reprend le dessus, la route est belle et je vais vite, ça change tout. Je reviens à Arrecife et décide de rallonger pour faire 50 kms. J’en ai assez, je rentre à l’appartement où je vois George pas bien réveillé, je prends ma douche, finit de faire mon paquetage, je suis chargé pour faire les 9 kms jusqu’à l’aéroport avec la sacoche de selle contenant la housse, le sac à dos, un grand sac en plastique et la musette.


Je vais ensuite faire quelques achats pour manger avant de partir et je fais mes adieux. En partant, sur la plage, il y a l’arrivée d’une course.

Je vais doucement, un peu à pied, un peu sur le vélo, fait des pauses avec tout mon barda et arrive au terminal. Je met une bonne demi-heure pour ranger le vélo dans la housse, le protéger… et part pour m’enregistrer sauf que je me suis trompé de terminal, c’est celui d’à côté.
Me voilà enregistré, le vélo aussi, j’espère que ça sera moins le jeu de devinettes pour le retrouver.

Le voyage se passe bien, pas d’avance cette fois, mais pas de retard, et après 20 minutes d’attente, les valises arrivent mais les vélos sont déposés un peu plus loin, je vois le mien qui arrive.
Cette fois, retour à la maison, on vient me chercher.

J’aurai bien profité, bien bronzé, bien roulé (640 kms pour 7787 m de D+), ça aura été une bonne reprise.

J’ai vu plein de belles choses, sur le plan culturel, et des sites naturels hors du commun, tout ce qu’on peut attendre de destinations pas si lointaines que ça, à un peu plus de 3h de chez soi, et des vacances qui ne reviennent pas cher, entre le vol, l’hébergement, la nourriture, les restaurants et les entrées sur les sites.
Cette île fait partie d’un archipel et d’après ce que je lis, chacune a sa spécificité. A Lanzarote, c’est les volcans, … et le vent.

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