LA THREE PEAKS BIKE RACE : RECIT COMPLET

Jeudi 23/07
Jour du grand départ, un peu excité à l’idée de partir, le sommeil a été léger. Un petit coup de TER pour arriver à Marseille Saint-Charles, et je trouve que mon paquet est bien lourd quand j’accède au TGV.

Direction Francfort. Le voyage sera long mais tout se passe bien. Je me suis trompé de voiture dans le TGV. Pas facile de trouver une place assez grande pour y mettre mon vélo donc quand je me déplace pour aller dans la bonne voiture, tous les emplacements pour les bagages sont pris. Alors je le laisse où il est, ce qui m’oblige à avoir un oeil dessus à chaque arrêt. La clim bien froide, une maman avec son jeune bébé qui pleure ont complété les joies du voyage.


Arrivé à Francfort à l’heure, c’était le train pour Vienne qui avait du retard. Je n’avais pas de réservation mais il y avait de la place. Le port du masque étant aussi obligatoire, ça a été un peu difficile de l’avoir en permanence sur son nez et sa bouche. Sur ce trajet, c’était calme et j’ai pu me reposer. J’ai pu mettre le vélo dans la voiture où des emplacements étaient réservés.
La fin du trajet a été longue mais le train est enfin arrivé à destination.


Pour sortir de la gare, un peu paumé avec l’appli gps qui tardait à s’activer, j’ai pris un peu au pif, bonne intuition, j’ai tout de suite repéré un hôtel, j’étais dans la bonne direction, le mien était juste un peu plus loin, heureusement parce-que le vélo faisait son poids et la sangle que j’avais mise pour le porter me lacérait l’épaule.
Arrivé à la réception, bien accueilli, en anglais, l’hôtel est bien, ça change des boui-boui que je fréquente d’habitude. Arrivé dans la chambre, il était bientôt minuit, j’ai dû déballer mon colis afin de récupérer mon chargeur de téléphone resté dans la sacoche de guidon. J’ai arrêté la clim, déjà toute la journée dans le train, où j’ai eu froid par moment, c’est pas le moment d’affecter mes bronches. Enfin libre de mon nez et ma bouche, je me suis mis au lit.

Vendredi 24/07
Réveillé à 6h30, j’ai bien dormi. J’ai commencé à remonter les roues du vélo, accroché le prolongateur de cintre, posé la sacoche de guidon, pris une douche, et suis allé prendre mon petit déjeuner, copieux, ça me rappelle les Dolomites.


Au programme ce matin, visite à pied de la ville, ensuite je reviens à l’hôtel finir de préparer le vélo pour l’emmener au magasin de vélos prévu pour le check, remettre les documents signés avec l’assurance (liée à ma licence FFCT) et récupérer ma casquette 11.

Vienne
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Avant d’aller au magasin de vélos, j’ai voulu repérer la route entre l’hôtel et le lieu départ, à l’entrée du palais de Schönbrunn.

J’y ai vu un comédien costumé qui amusait la galerie. Je l’ai pris en photo et on a une discussion d’une bonne demi-heure, un grand bavard à l’âme sensible, discussion très riche avec cet autrichien qui a bien bourlingué durant sa vie, a fait le festival d’Avignon… et moi lui expliquant mon défi insensé…


J’ai poursuivi ma route. Comme d’habitude, je suis arrivé en avance, il y avait déjà un français, Thierry, un parisien qui court en paire, avec Stéphane, d’Aubagne (Culture vélo) mais pas encore arrivé et un Italien, Nicolà. Après avoir échangé un peu avec eux, je suis allé manger un morceau à côté. De retour, il a commencé à pleuvoir et ça a continué tout l’après-midi.

Des Allemands sont arrivés. Bjorn Lenhardt était déjà là, avec sa casquette 96, avec les organisateurs dont Michael Wacker dans cette minuscule boutique.

Port du masque obligatoire, j’en avais pris un et pas plus de 5 personnes à l’intérieur. Vélo vérifié, double éclairage, bandes réfléchissantes sur le vélo, sur le casque, veste fluo, bandes aux chevilles… Ensuite, Michael m’a donné ma casquette, le tracker en échange des documents signés avec mon assurance. Il m’a pris en photo.


En repartant, j’ai discuté avec les 2 jeunes français en solo, Pierre et Julien.
Ensuite, malgré la pluie, j’ai continué ma visite touristique inachevée ce matin, et j’ai vu tout ce que je voulais voir.
De retour à l’hôtel, je me suis reposé avant d’aller à la gare à côté pour manger des nouilles thaï aux légumes. Ensuite je me suis reposé, fait du lavage et rechargé les appareils. J’ai fixé le tracker sur l’avant du prolongateur de cintre, pris des notes pour ne rien oublier demain et faire tout ce qu’il y a à faire dans l’ordre.
Devant la télé, j’attends avant de me mettre au lit, quoique j’y suis déjà…

Samedi 25/07
Réveillé à 1h30, de plus en plus tôt ! Difficile de retrouver le sommeil. Je redors quelques heures d’un sommeil léger. Je finis par prendre le téléphone, et je découvre les photos de tous les coureurs publiées cette nuit sur le groupe Facebook.
Je vais déjeuner tranquillement en prenant mon temps, je remonte à la chambre me reposer et puis je pars chercher du ravito pour cette nuit et demain, car les magasins sont fermés le dimanche. Je reviens de nouveau à la chambre me reposer et finir de me préparer. Il est bientôt midi, je dois quitter l’hôtel.
Direction la gare, où je remange des nouilles et puis je prends la direction du Schönbrunn. Les journées comme ça sont longues.


Il y a un peu de vent, du nord, alors que je vais vers l’ouest sud-ouest. Le soleil est voilé. Apparemment, je devrais être tranquille cette nuit côté météo et demain matin, mais pas sûr pour l’après-midi.
J’arrive en avance, je vais prendre un café puis je suis rejoint par d’autres coureurs allemands. En discutant avec eux, on parle du parcours, et quand ils voient par où je passe, ils me disent qu’on n’a pas le droit de redescendre du Grossglockner par le même versant. Il faut passer par le Heilingblut mais en plus il y a des travaux qu’il faut contourner. J’ai dû zapper le dernier mail de l’organisateur. L’un d’entre eux me conseille de passer par le col de Brenner pour rejoindre Innsbruck et reprendre ma trace. C’est ce que je vais faire. Sur le coup, je suis un peu surpris, dégoûté même de voir qu’après une si longue préparation, je me retrouve à moins de 2h du départ sans savoir où passer exactement et démuni de trace GPS. Pas de panique, ça va aller.

Je viens me mettre à l’emplacement du départ, échange avec les 2 jeunes français, Julien et Pierre. J’aperçois Bjorn Lenhardt, la vedette, prenant la pause avec des photographes, puis Stéphane Ouadja, Sofiane Sehili, revois les personnes rencontrées hier pour le contrôle des vélos.

Le hasard d’une photo, avec le futur vainqueur, Ulrich Bartholmös.

Le départ est désordonné, je suis dans le premier groupe et je comprends que le départ est donné quand les premiers coureurs s’élancent.


Je roule pas mal, au début tout va bien, puis en début de soirée, alors que j’ai parcouru 100 kms, j’ai du mal à me repérer pour trouver la bonne direction sur ces routes très champêtres. Sans paniquer, je retrouve la route, et puis je roule, dépasse ou me fait dépasser par un jeune français Witold. Ça grimpe bien par moment, notamment pour arriver sur Lunz am See, j’espère que je vais pouvoir grimper le Grossglockner, entre le stress du départ, les nuits précédentes où j’ai peu dormi, je ne me sens pas au mieux. J’ai notamment mal au niveau de la hanche, du psoas, et c’est en train de devenir un déchirement à chaque coup de pédale. J’ai aussi la douleur au talon d’Achille qui revient, alors qu’elle avait disparu complètement depuis des mois, je ne comprends pas.
Je tiens absolument à arriver à Liezen, pour être dans le rythme prévu de mon plan de route mais il est bientôt 3h quand je m’abrite dans une entrée de jardinerie, non loin d’une station d’essence. Je commence à m’endormir quand j’entends 2 autres cyclistes arriver pour se reposer.
Le matin, quand je me réveille, ils ne sont plus là, déjà repartis. Il a fait un peu frais mais je n’ai pas eu froid avec le sac de survie.

Dimanche 26/07
J’aurai déjà fait 221km, j’ai un peu de mal à me remettre dans le bain. Je vais prendre à manger et boire un café dans la station essence à côté avant de repartir peu après 6h. Le gps tarde à charger le parcours du jour et je ne prends pas la bonne route, en tout cas, celle que je devais prendre. Un petit détour, mais c’est pas grand chose.
Les kilomètres défilent, je sens que je vais arriver au pied du Grossglockner un peu entamé et que j’aurai du mal à parvenir au sommet avec les pentes raides que j’ai pu voir sur le profil.
Voilà j’arrive au pied du col, j’ai du ravito pour tenir, en ce dimanche où tout est fermé. Je prends comme ça vient, je souffre déjà dans les premières pentes pourtant légères, avant les barrières de péage.

Pour les vélos, c’est gratuit, il faut suivre les pancartes qui nous font contourner la route sur la droite. C’est à partir de là que la pente se dresse, et j’essaie de m’accrocher, il faut vraiment que j’appuie fort sur les pédales pour avancer péniblement. Le col est long, jamais je ne pourrai monter sans mettre pied à terre, vu mon état physique dégradé. Alors je m’arrête assez fréquemment, j’essaie de récupérer avant de continuer, à ce rythme-là, je ne suis pas encore arrivé.

Quand se présentent les premiers virages numérotés, ça devient impossible, et j’ai vraiment de gros problèmes physiques, je me résouds à monter à pied. De longues heures défilent, c’est long, c’est douloureux, il fait chaud ou je suis trop habillé. J’aperçois au loin le Torköpf et l’Edelweisspitze mais ça commence à être dans le brouillard.

Quand je vois les pavés de l’Edelweisspitze, j’ai peine à croire qu’on puisse monter cette route de 2 kms avec un vélo. Je croise quelques concurrents qui descendent déjà, bon finalement, je ne dois pas être si mal positionné.

J’arrive au sommet, je prends une photo sur le début du parking et je me dépêche de descendre, on ne voit pas à 50m, de toute façon.

Après la descente, il faut monter quelques centaines de mètres jusqu’au Torköpf. Une petite descente puis on remonte jusqu’au Hochtor, c’est encore pénible, il fait 6-7°, pas plus. Ça commence à cailler. Après une photo du panneau, je me dépêche de descendre, et c’est long, très long, mais au moins on arrête d’en baver.


Il ne faut pas que je loupe le bon chemin, on doit tourner à gauche à la bifurcation de l’Heilingblut. Je suis sans trace sur le gps sur cette partie. Il fait bientôt nuit. J’arrive à Mörtschach, je vois une petite station, mais le gars semble fermer boutique. Je lui demande s’il est encore ouvert, il me dit de m’installer, il n’y a pas grand chose à manger alors il me propose son sandwich de midi préparé par sa femme, on est en plein covid, j’accepte, je prends un café, et on discute, je lui explique ce que je fais. On parle météo, et il me dit qu’il va beaucoup pleuvoir cette nuit. On verra bien. Quand je ressors, la pluie s’est mise à tomber. Alors je change de plan, il est 22h, je vais dormir là et je partirai plus tôt, il y a un abri bus qui offre un bon abri, le banc à l’intérieur est constitué de 2 planches larges, j’ai donc de quoi m’installer avec mon matelas, je dors bien après m’être lavé, soigné, brossé les dents. Demain est un autre jour.

Lundi 27/07
J’ai mis un réveil mais je suis déjà debout avant, il ne fait pas chaud, mais pas froid non plus. Je semble avoir bien récupéré et grâce à des étirements, mes douleurs semblent avoir disparu. Heureusement, car la route est bien pentue dès le départ, pendant longtemps, ce doit être le col d’Iselsberg dont je ne verrai pas le panneau, avant d’entamer une longue descente qui mène à Lienz où il y a des stations d’essence bien achalandées. Je repars revigoré, avec un bon café et viennoiseries, puis le jour se lève et je continue la route. Là aussi pas de trace, je me répère avec les grandes villes à traverser, pas de surprise, tout se passe bien.
Direction Innsbruck, via le col de Brenner, cette fois, il fait chaud, mais cette montée est assez douce et je la monte tranquillement.

Ensuite, c’est 30 kms de descente jusqu’à Innsbruck. Je m’y arrête pour faire le point et recharger la trace de mon parcours prévu initialement. Je m’arrête acheter à boire, et une glace dans une station, encore, car il fait très chaud.


Je continue à rouler, c’est pas trop dur, mais la journée va être longue, car il faut être à l’hôtel a Bludenz ce soir.
Problème de navigation pour trouver la direction de Landeck par des pistes cyclables mal indiquées, je demande à 15 personnes pour trouver la route. Il faut être né ici pour la trouver.
J’arrive ensuite au pied du col de l’Arlberg, qui est très long. Je m’arrête refaire le plein de ravito, dans une station, je croise un concurrent belge, Lien Heselmans (39), qui me dit connaître la route, ayant habité au Liechtenstein. Je le laisse partir devant moi. Il faut que je prévienne l’hôtel de mon arrivée tardive. Impossible de les joindre. Je demande à Elise et Sami de m’aider, ils arrivent à les joindre et je reçois les instructions par SMS pour récupérer les clés à l’extérieur. Soulagé de ce côté-là, je commence à monter, c’est long mais pas trop dur, j’ai du mal à me repérer et dois demander aux personnes que je croise encore à cette heure tardive si c’est la bonne route.

Les derniers kilomètres pour aller au sommet sont très pentues et j’ai beaucoup de mal à arriver en haut. Il fait nuit noire, il n’y a aucun éclairage, il commence à faire froid. Arrivé au sommet, une longue descente s’amorce avec les mêmes difficultés de savoir où on se trouve et si c’est la bonne route. Je vois la direction de Bludenz, mais à un moment je perds le chemin et je me retrouve sur ce qui me paraît être une autoroute. Je rappelle Elise, c’est la panique, je ne sais pas à quelle heure je vais arriver. Je sors de cette route, refais une recherche “où aller” sur le gps mais la route indiquée me fait prendre une route la plus directe et me fait passer par des chemins improbables. J’arrive au centre de Bludenz mais je ne trouve pas l’hôtel indiqué à 200m. Elise surveille ma progression. En fait, il est à l’opposé à la sortie de la ville, si je trouve c’est grâce à un automobiliste du coin mais à qui le nom de l’hôtel ne dit rien. Coup de chance, on croise un taxi qui nous indique le bon chemin. Je suis la voiture, ouf on y est. Il est 0h30. La nuit va être courte.

Mardi 28/07
Je suis dans la chambre et je me donne du temps pour faire tout ce que j’ai à faire avant d’aller me coucher : recharger le tracker, laver un cuissard et un maillot, faire sécher le sac de couchage et de survie, prendre une douche, me brosser les dents, me soigner, et manger ce qu’il me reste. Il est 2h quand je mets au lit. Tant pis, je ferai la grasse matinée. Je mets le réveil à 7h.
Le réveil sonne et me réveille. J’ai dormi d’un trait. Dans les vapes, je me force à me lever et à ranger, recharger ma batterie externe, à reprendre une douche. Je m’habille et vais prendre le petit déjeuner. Je cherche mon vélo que j’ai laissé à l’entrée, la fille que je croise n’a pas vu de vélo, elle n’est pas au courant, je vois la propriétaire qui est soulagée de me voir, elle s’était inquiétée puisque je suis arrivé encore plus tard que prévu. Mon vélo est bien là. Je prends le petit déjeuner en accélérant un peu, remonte à la chambre pour finir de me préparer puis je remonte la sacoche pour partir.


Il est 8h quand je pars, dans la bonne direction.
Je rejoins Feldkirch par des pistes cyclables agréables même si un peu sinueuses, j’avance assez vite puis c’est la piste le long du Rhin, en plat ou faux-plat mais avec du vent de face, c’est long et pénible.

Je quitte cette route pour reprendre la route normale. Je m’arrête graisser la chaîne avec ma petite brosse et burette d’huile. Quand je repars, je sens tout de suite que ça va mieux.
Je m’arrête manger un peu plus loin, non loin de Chur, juste avant, j’avais évité de justesse le vélo devant moi que je dépassais et qui tournait à gauche pour aller dans un club de tennis.

Aux alentours de Versam, se dressent de belles rampes à escalader :

La récompense, c’est les paysages qui suivent :


Il fait chaud, et avant Disentis-Muster, l’orage menace, puis la pluie commence à tomber, ça ne mouille pas trop au début. Et puis ça redouble, grosse averse, impossible de continuer. Je me mets à l’abri dans un garage que j’aperçois.


Le propriétaire accepte que je bivouaque dans son garage, il grêle avec des grosses bourrasques de vent, c’est impressionnant. On discute, je lui explique ma course, il me montre la météo des prochaines heures. Une succession d’orages tout l’après-midi et demain beau. Très sympa, encore une belle rencontre. L’orage se calme, il me suggère de me remettre en route, d’avancer un peu, j’ai le temps d’aller jusqu’à Disentis et là je verrai bien. Ok je vais faire comme ça alors, un grand merci, ça va me permettre d’aller jusqu’à Andermatt après un second orage en arrivant à Disentis, j’attends que ça se calme avant de commencer l’ascension de l’Oberalp, puis une 3ème vague m’arrête, j’attends, vois apparaître un double arc-en-ciel puis je termine l’ascension du col et redescend sur Andermatt.

Andermatt

Je n’irai pas plus loin. Ma stratégie maintenant c’est d’aller dans la première pizzeria, manger, faire ma toilette et sécher. La pizza n’est pas donnée à Andermatt mais elle est bonne. Il est 22h quand j’en ressors après avoir passé une demi-heure aux toilettes… Je cherche un coin abrité pour la nuit, je ne sais pas s’il va pleuvoir encore. Finalement, je vois un bâtiment public où des gens entrent et sortent. Ça doit être la gare. Une fois la porte franchie, je vois une aire vide avec 2-3 bancs et au sol un revêtement en tartan. Je me mets sur un banc au début pour observer qu’il n’y a pas grand monde, puis un peu plus tard, je décide de déplier mon matelas dans un coin. La lumière me gêne un peu, mais personne ne vient me dire de m’en aller. Je mets le réveil à 4h.

Mercredi 29/07
Quand je me lève, je me prépare et quand je sors à l’extérieur, je constate qu’il pleut, pas fort, alors je me dis tant pis, il faut y aller quand même. Je cherche la direction du Furka pass, part dans la mauvaise direction, revient dans la bonne… L’ascension commence, c’est assez dur mais je trouve mon rythme. Il fait froid, la pluie s’arrête, le jour se lève mais on est dans le brouillard. Puis dans les derniers kilomètres, on passe au-dessus des nuages, et c’est une vue imprenable sur ce sommet.


Je redescends vite, pour être moins haut, avoir moins froid, mais c’est l’inverse qui se produit. Une longue descente, où j’attends longtemps avant de pouvoir prendre un café dans une auberge hôtel. Je prends un grand café et un gâteau suisse. C’est pas donné encore. Je suis transi.
Je pédale fort pour me réchauffer, puis je m’arrête un peu plus loin dans un petit commerce pour m’acheter à manger et à boire.
Aujourd’hui, c’est une grosse journée qui s’annonce avec la montée du col du Sanetsch.
Pour la route qui mène à Sion, la trace que j’ai faite me fait faire des zig-zag dans les petits villages traversés et j’ai l’impression de ne pas avancer. Alors je décide de prendre une route plus directe. J’arrive enfin à Sion mais je dois traverser la ville pour arriver sur le lieu-dit du Pont de la Morge. La route monte à partir de Conthey dans les collines de vignes.

Avant d’attaquer, je m’arrête manger une salade, une vraie arnaque, ils ne prennent pas la carte, veulent bien me prendre 20 euros car ils ne rendent pas la monnaie ! C’est pas grave.
Je pars vite, il est bientôt 14h. La montée est terrible, d’emblée, à travers ces vignes, et il fait très chaud, heureusement, il y a des fontaines et je trempe mes jambes et ma casquette pour me rafraichir, bois beaucoup et remplis mes bidons à chaque fois que je peux.


Passé ces premières rampes, ça ne se calme jamais, alors j’essaie de trouver un rythme qui me permet de souffrir le moins possible, mais on est à plus de 10% alors je me mets en danseuse pour alterner. Je me sens beaucoup mieux qu’hier. On est 4-5 concurrents à monter ensemble sur quelques dizaines de mètres, alors ça aide, il y a un mélange de solidarité et d’émulation.


Il faut s’accrocher, et je me dis, que si je continue à ce rythme, je peux y arriver. Et soudain, la voiture de l’organisation est là, avec 2 photographes nous attendant : ça crépite, ça me force à bien me tenir, ça redonne des forces.

Peu après, le fameux tunnel de 800 m se dresse devant moi, je sais qu’après il ne reste plus que quelques kilomètres jusqu’au sommet du col.


Me voilà arrivé, mais ce n’est pas encore fini, il faut aller en direction du barrage, et là on n’est pas déçu de la vue magnifique, sauf de la pente descendante qu’on pense déjà à devoir remonter dans l’autre sens. Mais le plus dur est fait.

Quand j’arrive au bout, il y a un petit restaurant avec une fontaine où je retrouve 2-3 autres concurrents. Je prends des photos, puis je ne tarde pas à rentrer. Pas si dur la remontée, après je descends à vive allure sur Conthey, pour reprendre la route en direction de la frontière.

Je m’arrête dans un petit restaurant avec des bancs à l’extérieur, c’est sympa.

Je demande au patron s’ils prennent la carte, non, les euros, non. J’explique ce que je fais, alors le patron commence à me tutoyer, à me conseiller sur une bière, qu’avec mon billet de 10 euros qu’il me reste, il va me préparer une salade et des frites maison, il m’offre une 2ème bière, très sympa, rencontre inoubliable. Je vais me laver et me soigner avant de partir, cette rencontre et ce repas avec ces 2 bières au gingembre-citron m’ont requinqué.


Je repars, arrive à Martigny, mange une petite glace à une station puis prend la direction du col de la Forclaz. Il fait nuit, il n’y a pas d’éclairage, et c’est bizarre comme route : ça monte sur plusieurs kilomètres sur des pentes bien raides toutes droites, sans répit, puis épingle à cheveu, et ça recommence. C’est long, et je suis content quand j’arrive. Il est près de minuit. Je déplie mon couchage, au pied de l’hôtel au sommet.

Jeudi 30/07
Quand je repars à 6h, je descends le col, passe la frontière, mais un autre col arrive, je ne l’avais pas repéré, c’est le col des Montets, mais il n’est pas trop dur.

J’espère arriver vite pour boire un café et prendre à manger. C’est à Argentière, juste avant Chamonix.


J’avance bien, je passe Chamonix, puis continue la route qui, par endroits, monte bien. Ensuite, il fait vraiment une chaleur étouffante, et arrivé à Montmélian, avant Grenoble, je fais une pause supermarché, je bois 3 litres d’eau gazeuse, jus de fruits et eau minérale.


J’attends qu’il fasse moins chaud, tant pis, je perds du temps, mais je vais rouler de nuit pour compenser.
Je décide de reprendre la route mais j’ai perdu ma trace, avec la chaleur qui abrutit, j’ai du mal à me concentrer et je prends finalement une route directe pour Grenoble, il y en a plusieurs, sans regarder ma trace qui me fait passer par des petits villages comme Pontcharra…. J’arrive finalement à Grenoble, recharge ma trace pour continuer, et ça me fait passer par le centre-ville, sur les quais de l’Isère, où on peut voir le téléphérique. Je m’arrête dans un bar prendre une bière bien fraîche puis une deuxième puis un café. Le propriétaire a ouvert son bar il n’y a pas longtemps. Je suis le seul client, je discute avec lui, c’est sympa.


Je continue ma route et file sur une piste cyclable sur les berges de l’Isère, c’est le coucher de soleil, je roule assez vite, c’est plat.

Je continue tant que je peux, et je m’arrête à St-Nazaire-en-Royans, où à cette heure-là, les restaurants sont fermés, sur la place du village, où se trouvent des toilettes publiques bien propres. Lieu idéal pour mon bivouac.

Vendredi 31/07
Je repars de St-Nazaire peu avant 5h. J’aurais dû être, selon mon plan de route à Malaucène. C’est pas grave, j’essaie d’avancer au mieux et je pense reprendre du temps dans le final en roulant la nuit prochaine.
Mais avant, il y a un gros morceau, le 3ème Peak, le Mont-Ventoux. Et avant d’y arriver, vu que j’ai décidé de le monter par Sault, le côté le plus facile, tout du moins, jusqu’au chalet Reynard, il faut que je contourne en passant par Mirabel-aux-Baronies, Mollans-sur-Ouvèze, St-Léger-du-Ventoux, Aurel.
Pas sûr que ce soir le meilleur plan, je ne sais pas ce que font les autres.
La route est pénible, je passe par des montées difficiles, avec encore du gravillon, qui me fait tomber à Vinsobres, rien de grave, des égratignures sur le genou gauche.
Arrivé à Mollans-sur-Ouvèze, c’est là que ma trace m’envoie sur la route de Sisteron alors que j’aurais dû prendre la route de St-Léger-du-Ventoux. Quand je m’aperçois de l’erreur, j’ai fait au moins 5 kms de descente qu’il faut remonter. Les traces de l’aller vers Sault et du retour par Malaucène se sont croisées. Je croise l’Italien Nicolà, qui me demande ce qui se passe, si j’ai déjà grimpé le Ventoux, lui oui, je vois passer d’autres concurrents qui reviennent aussi de Malaucène. J’appelle Elise et Sami, dans la panique, repasse par Mollans, par le centre-ville cette fois et la chaleur qui ralentit le cerveau me ramène au resto où des gens m’ont indiqué la bonne direction, n’étant pas sûr et ne voyant pas de panneau, je retourne au restaurant. Ils me prennent pour un gaga. C’est juste la panique, puis la rage quand je vois comme ça monte, puis l’épuisement car il fait vraiment trop chaud, je regarde le thermomètre : plus de 42 °.


J’arrive enfin à Sault, complètement cuit. Je croise le jeune allemand N°26, Kilian Hermes, avec qui on s’est croisés plusieurs fois. On va à l’épicerie du coin, puis on se met à l’ombre sur le muret de la place. Au bout d’une heure, il veut repartir, je lui dis que je ne suis pas prêt et lui souhaite bonne chance.

Après cette sieste pas vraiment réparatrice, je décide quand même d’y aller. Mais j’ai mal au ventre, encore une pause “Comment chier dans les bois”.
Je vais doucement, je trouve quand même la force de ne pas mettre pied à terre, et puis ce sont les retrouvailles avec les photographes au sommet, avec qui je reste quelques minutes à discuter. J’apprendrai plus tard que le panneau a encore disparu durant cette nuit.


Je redescends à fond sur Malaucène, et je m’arrête prendre une bière avant de poursuivre. Je charge ma nouvelle trace qui va jusqu’à Nice. Je reconnais le chemin découvert l’autre jour. Et je roule jusqu’où je peux, je sais que je ne pourrai pas arriver à Sisteron cette nuit.
Je tombe de sommeil à 1h au début du col de Perty. J’étends juste le sac de survie dans l’herbe au bord de la route. Pendant mon sommeil, j’entends le brame d’un cerf à quelques mètres de moi, et qui tape des sabots. Je ne dors pas bien, sans matelas, c’est pas très confortable, et j’ai beaucoup de condensation dans le sac.

Samedi 01/08
Il est 6h quand je reprends la route, je continue l’ascension du col de Perty, la chaussée est moins bonne qu’il y a 1 mois et demi, avec des gravillons, j’arrive tranquillement, et dans la descente, la route est vraiment pleine de gravillons, c’est dangereux, je ne roule pas vite pour éviter la chute.

Je m’arrête dans un petit village avant Sisteron pour prendre un café et remplir mes bidons. Puis j’arrive à Sisteron à une bonne allure. La trace a changé parce-que je n’arrive pas par la même route que lors de mon repérage de juin. Je m’arrête à une épicerie à défaut de repérer le café et la boulangerie de l’autre jour, puis après avoir mangé et bu un jus de fruit, prends la direction de la Citadelle avant de continuer pour attaquer la Montagne de Lure. Mais il est déjà plus de 9h et il fait déjà très chaud. Je m’arrête me laver les dents, me soigner et graisser la chaîne une nouvelle fois. La route est là aussi couverte de gravillons, avec une bonne couche, ça rend dingue, c’est pas assez difficile comme ça ? ça patine par endroits, je monte à pied.


Content d’être en haut, je ne m’arrête pas pour prendre des photos, j’en ai déjà de mon dernier passage.


Ensuite c’est le plateau de Valensole, les lavandes ont été coupées, je n’avance plus, c’est usant, je suis cuit, il fait trop chaud, mais j’arrive quand même comme je peux jusqu’à Moustiers pour prendre un café et vais aux toilettes car j’ai encore mal au ventre, avec ce problème de transit.
Quand je repars, il y a du vent, c’est la tempête mais pas défavorable pour la route que je fais. Apparemment certains montent le Ventoux à ce moment-là mais c’est fermé.
Quand j’arrive à La Palud-sur-Verdon, je prends bien la route des crêtes, repérée il n’y a pas longtemps, suite au changement de parcours, et ça aide car il fait nuit, on n’y voit rien, malgré la pleine lune. Du haut, on voit au loin, côté Castellane, des éclairs. Je vais doucement quand même en restant prudent puis continue ensuite jusqu’à Castellane. Pas d’orage, c’est sec.
Je m’arrête sur un muret de pierres encore chaud, et je m’allonge sur le dos sans rien déballer de la sacoche. Je m’aperçois que j’ai perdu mes baskets, j’ai dû les perdre en roulant.

Dimanche 02/08
Je me réveille, si on peut dire, au bout de 2h avant de repartir pour ne plus m’arrêter. Je suis motivé pour en finir et arriver vers 10-11h. Mais la route s’avère encore difficile. Tant que les jambes tiennent…
Le col de Saint-Barnabé m’attend, me paraît plus facile que la dernière fois. Je reconnais la route empruntée il y a 1 mois et demi, je me sens pas trop mal.
Un peu plus loin, vers St-Auban, il fait très froid, pourtant le compteur m’indique une température d’environ 11°, c’est ce que j’avais ressenti déjà au mois de juin lors de mon repérage. Alors je fonce sur ce faux-plat descendant, pour me réchauffer. Mais je dois me calmer car je ne me suis pas encore alimenté.
Il va falloir attendre d’arriver à Aiglun, après les Clues, pour trouver une auberge hôtel (de Calendal) afin de prendre un café et un pain au chocolat.

Les clues d’Aiglun

Le changement du parcours me fait passer par Conségudes, Bouyon, la route est chouette mais encore pentue. Je suis content de trouver une camionnette à pizzas qui n’a qu’un brownie et une boisson énergétique à me proposer à cette heure-là, je prends, ça me fait du bien, je sens que j’arrive, je suis galvanisé alors je fonce, ça sent l’arrivée. On arrive par Gattières, La Gaude, puis à Saint-Laurent-du-Var, je perds la trace voulant me faire passer par un mur que certains n’apprécieront pas (pour rejoindre la corniche d’Agrimont), moi je l’évite et rejoins directement la piste cyclable avant l’aéroport, tant pis si je dévie de quelques mètres de l’itinéraire. Et puis j’arrive au bout de la Promenade des Anglais, en face de l’hôtel Negresco. Michael est là, avec son appareil photo, il me félicite et me demande si ça va. Il est 12h05. Il me propose une bière, je ne dis pas non.


Michael m’offre comme à tous les arrivants l’affiche d’Alex Hotchin, ce sera un beau souvenir.

Je regarde mon téléphone, je ne sais pas du tout quel est mon classement, n’ayant jamais consulté le site de tracking, Elise me dit que je serais 46ème, bonne surprise, je n’en espérais pas autant, et que j’aurais remonté 12 places depuis le Ventoux.

Je suis heureux d’avoir fait cette course, alors que j’avais bien hésité au moment de m’inscrire. Elle a failli ne pas avoir lieu, pendant des mois, il n’y a eu que des incertitudes jusqu’au dernier moment. Je suis aussi très content d’avoir suscité autant d’engouement dans mon entourage, ma famille. C’est la course qui veut ça, et avec le site de tracking en ligne, c’était une façon de susciter l’intérêt.

J’arrive non pas épuisé mais fatigué, avec de petits bobos mais rien de méchant, j’ai simplement très mal aux deux genoux, mais ça ne ressemble pas à une tendinite, c’est juste que j’ai dû appuyer fort sur les pédales dans les côtes.


Je prends une douche sur la plage, ça fait un bien énorme. Je me sens un autre homme.
J’échange un peu avec quelques concurrents, je revois l’italien Nicolà, qui veut savoir ce qui s’est passé quand on s’est croisés alors que j’étais perdu. Je vois le tchèque Tomas Zaplatilek qui a abandonné suite à ses problèmes de cervicales. Je salue les autres participants déjà arrivés et les félicite.

Cette fois, je vais attendre Jean qui est venu ce dimanche à Nice voir sa mère et qui m’a proposé de me ramener à la maison, c’est super sympa. Le voilà, il arrive. Je dis au revoir à Michael qui me remercie de ma participation et espère me revoir sur cette course ou d’autres qu’il organise, pourquoi pas ?

J’arrive à la maison à même pas 17h. L’aventure se termine.

Les chiffres :
2120 kms 26526 m de D+
7 jours 20h 05mn
46ème place sur 97 en solo dont 19 abandons
j’ai grimpé 15 cols (Grossglockner, Hochtor, Iselsberg, Brenner, Arlberg, Oberalp, Furka, Sanetsch, Forclaz, Montets, Ventoux, Perty, Montagne de Lure, Ayen, Route des crêtes du Verdon, Saint-Barnabé).
J’ai mangé 2 repas chauds (des pâtes à Chur et une pizza à Andermatt) sinon repas froids dans boulangeries, épiceries, supermarchés, stations d’essence.
1 nuit d’hôtel à Bludenz
En moyenne 4h45 de sommeil par nuit, la plus longue de 6h30, la plus courte de 2h.
Etape la plus longue 349 kms lundi entre Mörtschach et Bludenz.
5 galères de navigation (Recherche de la direction de Sant-Pölten, à Imst pour trouver la route de Landeck :

Arrivée à Bludenz et recherche de l’hôtel, Montmélian pour trouver la route de Grenoble, Mollans/Ouvèze pour trouver la route de St-Léger-du-Ventoux)

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