TENERIFE A VELO

J1 – Mon arrivée :
Me voilà parti, avec Volotea, au départ de Marseille, avec une housse de transport du vélo, dans laquelle j’y mets le vélo, les chaussures, bidons, casque, un sac à dos, une sacoche de selle devant contenir la housse de vélo, le petit sac à dos contenant vêtements et trousse de toilette, … c’est-à-dire le strict minimum, mais suffisant. Départ l’après-midi pour arriver le soir, peu avant la tombée de la nuit, cela m’obligeait à passer la première nuit en bivouac avant de rejoindre mon hébergement.
Le voyage s’est bien passé malgré des turbulences à l’arrivée au-dessus des Canaries qu’on a survolé, et où j’ai bien vu les falaises de Los Gigantes et une bonne partie de l’île.

Arrivé à l’aéroport, le contrôle a été rapide, j’étais dans les premiers sortis de l’avion, comme j’étais dans la 3ème rangée, l’aéroport est immense avec beaucoup de monde mais avec des panneaux indiquant bien les bagages spéciaux à récupérer. Dès que je suis arrivé, mon vélo était déjà là sur le tapis, et juste à côté de toilettes moins fréquentées à cet endroit, et où j’ai donc pu me changer et remonter le vélo tranquillement.


Etant prêt, j’ai commencé à prendre la route pour aller manger un peu plus loin, (à l’aéroport, tout était fermé) et voir où je pouvais aller bivouaquer. Il faisait nuit. Après avoir acheté de l’eau dans une station service, je suis arrivé à San Isidro, village à 7 kms de l’aéroport, dont j’ai eu du mal à trouver la sortie, car tout de suite à proximité de voies rapides et de l’autoroute principale. Après avoir mangé dans une pizzeria, j’ai fait un tour dans cette petite ville, et j’ai trouvé une banque avec des distributeurs de billets, ouverte toute la nuit, où j’ai pu m’installer avec le vélo et qui m’a permis d’être à l’abri du froid. Toute la nuit, des gens se sont arrêtés pour retirer de l’argent, je ne l’aurais pas pensé.

J2-San Isidro, Vilaflor, Parc national du Teide, El Portillo, La Orotava

A 7h, je suis allé boire un café et j’ai démarré ma première étape pour rejoindre La Orotava.

La route passe par Granadilla de Abona, que j’ai atteint assez rapidement, en montant par une pente légère, à 5-6%, ensuite je continue à grimper jusqu’à Vilaflor, dernier petit village où s’arrêter pour acheter à manger ou à boire, j’ai ce qu’il faut pour le moment avec des barres de céréales qui devraient faire l’affaire. Il fait un peu plus frais en montant en altitude mais pas froid.

De là, la route se cabre un peu plus, et on entre dans une forêt de pins, le pin de Ténérife, avec ses aiguilles particulières. La pente est plutôt à 7-8%, jusqu’à 10%, mais ça va, je monte à mon rythme.

Ensuite on arrête de monter, ça commence à descendre et on arrive au col d’El Retamar à 2100 m et un peu plus bas, au détour d’un virage, on entre dans le parc national du Teide, marqué par un panneau, on entre alors dans le paysage lunaire.

Peu après, il y a le croisement sur la gauche avec la route qui vient de Chio à l’ouest de l’île. Quelques mètres plus loin, un parking permet de voir les champs de lave au pied du Teide qui paraît tout près, mais il y a encore une dizaine de kms avant de s’approcher au plus près. Il y a 21 kms pour rejoindre l’autre bout du parc, à El Portillo.

Le paysage est surprenant, avec des roches volcaniques aux formes étonnantes, et des couleurs de roche qui passent du marron au rouge, du noir au gris, la végétation qui réussit à pousser donne des tons de vert, de jaune, avec le soleil et le ciel bien clair. Il faut dire qu’il y a du vent, avec des rafales et à un moment donné, je ne peux résister, je suis déporté de 3 mètres à gauche de la route, il n’y a personne en face, et les automobilistes sont très précautionneux, ils ne vont pas vite et déboitent complètement sur la gauche pour doubler quand ils sont sûrs que personne ne vient en face. Le vent commence à être glacial, plus j’avance.

Ensuite, il y a un peu de montée, de nouveau pour atteindre Los Roques, puis l’hôtel Parador où Armstrong venait s’acclimater à l’altitude et s’entraîner. ça monte raide sur ce qui paraît du faux plat, jusqu’au niveau du téléférique, base du Teide à 2250 m puis le paysage change un peu avec de nouveau des champs de lave, on monte jusqu’à 2350 m, on atteint une sorte de dune de sable, un peu inexplicable dans ce décor, puis on commence à redescendre jusqu’à El Portillo.

De là, je fais une pause, je sais qu’il reste 28 kms de descente jusqu’à La Orotava, je sens que je vais avoir froid, j’enfile le coupe-vent. Au début, j’ai encore chaud, il y a encore le soleil, et puis j’entre dans la Corona Forestal, une forêt de pins, où vient souvent s’installer la brume, et un peu à l’ombre, donc il fait de plus en plus froid. Je suis obligé de m’arrêter, je grelotte, je décide de mettre ma doudoune et les gants et je reprends la route et finis par arriver à La Orotava. Je ne repère pas tout de suite l’immeuble où je vais être hébergé, puis comme c’est pas très grand, je trouve où c’est, mais il est encore tôt pour entrer dans la chambre, j’avais dit que j’arriverais vers 16h. Alors je vais boire un café avec une tarte au citron, je n’ai pas mangé ce midi, que les barres de céréales que j’avais. Je me découvre, il fait meilleur, cette fois, c’est l’heure de rejoindre mon logement.

86 kms avec 2339 m de D+.

Diana et Enric m’ouvrent, m’accueillent chaleureusement en me montrant la chambre, la cuisine que je pourrai utiliser le soir, la salle de bains et toilettes, c’est petit mais c’est bien. Diana ne parle qu’espagnol, moi pas mais Enric parle anglais alors ça va.

Je prends une douche, sors acheter à manger dans un supermarché, Super Dino, où il y a tout ce qu’il faut, c’est à 2 pas de la chambre, juste à côté de la station de bus et tout près du centre historique de la ville, qui n’est pas très grande.

Je prends le temps de me ballader dans le centre pour voir le Liceo de Taoro, les jardins Victoria, le jardin botanique est fermé, puis l’église et les maisons à balcons typiques de cette région.

Quelques traces du Carnaval reporté en juin, malheureusement

L’église Nuestra Señora de la Concepcion

Après manger, je consulte les prévisions météo, pour décider de la route que je vais prendre le lendemain.

J3-La Laguna-Santa Cruz-Puerto de la Cruz-La Orotava

Je n’ai pas créé cet itinéraire précisément donc j’improvise. La rue qui part du logement suit le chemin passant par le Mirador de Humboldt, ça tombe bien :

Puis je passe par El Sauzal, où il y a un bon détour et de bonnes côtes

puis Tacoronte, La Laguna

avant de descendre “à pic” sur Santa Cruz, où j’arrive au niveau du marché La Recova, puis longe le front de mer avec l’auditorium, le Parque Maritimo, …

Le marché de La Recova est fermé, pourtant ouvert entre 6h et 14h, je ne sais pas pourquoi.

Parque maritimo César Manrique, piscines à l’eau de mer

 

Je reviens par le même chemin et à hauteur de La Oratava, je descends sur Puerto de la Cruz pour voir à quoi ça ressemble.

De belles choses à  voir mais beaucoup de voitures et de monde, surtout à  Puerto de la Cruz. Quelques gouttes de pluie entre El Sauzal et Tacoronte m’auront un peu arrosé, puis après le beau temps est revenu et il a fait chaud.

Je n’ai pas trop aimé Puerto de la Cruz où les hôtels, résidences et restos sont collés les uns sur les autres, et ça grouille un peu de touristes.

J4-Pointe ouest Puerto de la Cruz, Garachico, Teno, Masca, Icod de los vinos

Je repasse par Puerto de la Cruz et m’arrête au Lago Martianez, lagon artificiel constitué de piscines, jardins tropicaux, terrasses et restaurants, le tout bâti dans de la pierre volcanique, selon le génie fou et avant-gardiste de l’artiste canarien César Manrique, d’où on voit le sommet enneigé du Teide, puis la Playa Jardin, une autre plage un peu plus loin, de sable noir aussi, je passe devant Loro Parque, le parc animalier.

J’ai poursuivi la route jusqu’à Garachico, avec au préalable de beaux belvédères sur la mer, les maisons colorées, les falaises, les champs de bananiers.

Les routes sont difficiles jusqu’à Garachico, il y a beaucoup de circulation, la trace GPS pas adaptée, qui m’a fait prendre jusqu’à un chemin de terre très étroit, passer sur la voie rapide TF-5, passer dans des tunnels.

Garachico a été le principal port de pêche et de commerce de l’île jusqu’à sa destruction suite à une éruption volcanique en 1706.

Après Buenavista del Norte, je n’ai pas pu aller jusqu’à la pointe, appelée Punta Teno, au bout duquel il y a un phare et une vue splendide. La route est barrée, en reconstruction, car il y a souvent des éboulis et la route est étroite. Tant pis.

Ensuite, après avoir rebroussé chemin, j’ai poursuivi la route qui mène à Masca. Pour aller de Buenavista del Norte à Masca, la route traverse des paysages magnifiques avec la vue sur la mer, puis sur les montagnes avant d’arriver au village qui a un petit air de Machu Pichu au Pérou, et à partir de là il faut grimper par des lacets où la route est très étroite et très très raide. Le sommet (col) s’appelle Cherfe.

On descend ensuite au bout de 2 kms sur Santiago del Teide où je me suis arêté dans un café  et en ai profité pour “sécher” au soleil et me réchauffer.

Ensuite la route mène vers un autre col Puerto de Erjos. 

De là, je suis repassé par Icod de los Vinos et à peu près le même chemin qu’à l’aller.

122 kms D+ 2877 m.

J5-Pointe Est – Punta del Hidalgo, parc Anaga, Taganana, Benijo, La Laguna-La Orotava

Belle sortie, dantesque, vu le dénivelé et les conditions météo, le vent, la brume, la pluie, le froid mais la récompense a été de contempler des paysages fantastiques de montagnes, avec la végétation et la mer.

Passé par la vallée de Guerra après Tacoronte, j’atteins Punta del Hidalgo qui est en cul de sac. Le phare en béton blanc domine, mais ce sont les montagnes du Parc Anaga qui sont impressionnantes, au bout il y a des cultures de bananes qui sont protégées, emballées.

En revenant sur mes pas, je prends la direction de Tegueste et commence à monter avec une pente à 10-12% jusqu’au Mirador de Cruz del Carmen. On entre dans la forêt, il fait soleil puis ça devient humide et froid.

Par la suite, je fais le détour pour aller au Pico del Ingles, mais on est dans la brume, et il commence à faire froid. Je ne prends pas de photo, on ne voit rien, je me trompe dans le chemin qui m’amène à un route de secours dont l’accès est bloqué au bout de quelques kms. C’était en descente et il faut remonter. Je retrouve la bonne route qui mène à Taganana.

Après Taganana, on se dirige vers Benijo, où des surfeurs se mettent à l’eau, il y a du vent. ça n’est pas plat, au bord de la mer,  il y a des gros rochers à escalader puis descendre.

On passe par Roque de las Bodegas, j’en ai assez vu, je ne rentre pas dans le village de Benijo. Je fais demi-tour, pas fier avant de remonter ce que j’ai descendu, je sais que ça va être dur.

Effectivement, après Taganana, le % de pente affiche 15-16% sur plusieurs kms. C’est dur, mais je n’abdique pas. Ensuite la météo se dégrade, de la brume, du vent, de la pluie et c’est enfin la descente vers Tegueste, puis La Laguna. Je rentre tranquillement à La Orotava.

148 kms D+ 3445 m

J6-Visite des jardins Victoria et du jardin botanique de La Orotava, tour à pied jusqu’au centre commercial à 5-6 kms et petite sortie vélo en fin d’après-midi

La pluie s’invite ce matin, c’est la seule matinée où je peux dire que j’ai été mouillé. L’après-midi, le ciel se dégagera, et après une bonne sieste, je ferai un petit tour de vélo pour me détendre les jambes.

Je vais donc visiter La Orotava, les jardins Victoria et botanique.

Puis je décide de continuer à pied en direction d’un centre commercial à La Villa, entre Orotava et Puerto de la Cruz. Je prend le Garmin pour me guider et même à pied, le chemin qu’il me fait prendre m’amène par un chemin caillouteux au pied d’une porte grillagée, que j’ai la chance de pouvoir escalader pour ne pas me retaper la montée d’un bon km, le long de champs de bananiers.

Je crois que j’ai mangé tous les jours une banane, vendue à 1,59€ le kg chez SuperDino. Elle a plus de saveurs et est moins farineuse que celles qu’on trouve chez nous.

bazar à enseigne chinoise remplie de costumes de carnaval

Je retrouve là les mêmes enseignes que chez nous, Conforama, C&A, Auchan… ça m’a fait passer le temps, j’ai mangé un casse-croûte avant de remonter à la chambre me reposer.

Après ma sieste, je me suis dit qu’il fallait que je bouge un peu. Juste une heure, je n’ai fait que 18 kms avec cette topographie défavorable (D+ 371 m).

J7-Puerto de la Cruz par le bus pour visiter le Jardin botanique, le temps se remet, tour à Garachico

Ce matin, les prévisions sont justes (pour une fois). Il pleut, mais une pluie fine et intermittente. Je décide de prendre le bus pour aller visiter le jardin botanique de Puerto de la Cruz. L’entrée n’est pas chère, pour 3€, le parc n’est pas très grand mais il y a un nombre impressionnant d’arbustes, de fleurs, d’arbres qui sont tous d’origine d’Afrique, d’Océanie, d’Asie, d’Australie, en dehors des palmiers des Canaries et des bananiers.

Après cette visite, je me promène à pied jusqu’au centre ville.

Comme le temps se remet au beau, je ne tarde pas à reprendre le bus pour remonter à La Orotava pour faire une sortie du côté de Garachico.

Je repasse par le Mirador El Lance, d’où on domine toute la vallée de La Orotava, avec la statue du dernier roi de Taoro, d’origine guanche, Bentor. C’est le lieu mythique d’où il s’est jeté dans le vide pour éviter de se rendre aux Castillans à la fin de la conquête de l’île, en 1495.

Réservoir d’eau à Los Realejos

Ruelles pavées dans Garachico, avec l’église

Cette sortie n’a pas été agréable à cause du vent, je n’ai pas eu chaud. De plus, ce jour-là, mon cardio-fréquence-mètre s’est mis à ne plus fonctionner, ça m’a énervé. Heureusement, le soir, j’ai pu changer la pile que j’avais emmené, au cas où. J’ai pu dévisser/visser les 4 vis cruciformes minuscules grâce à mon couteau corse,  très pointu.

80 kms D+ 1703 m

J8-La Esperanza Güimar Candelaria La Esperanza La Orotava

Ce jour-là, l’idée est d’aller à Güimar, où se trouve le Parc ethnographique des pyramides, construit autour des pyramides à degrés construites dans la région. Ce musée, que je n’aurai pas le temps d’aller voir, promu par l’explorateur Thor Heyerdahl, est composé de plusieurs salles consacrées aux anciennes civilisations qui construisirent des pyramides dans le monde entier.

Une fois les premiers kms parcourus, la pente est très raide et je suis obligé de pousser le vélo. La trace GPS me fait passer par des routes impossibles et j’arrive enfin à La Esperanza pour rejoindre la route du Teide.
Cette route m’amène vite dans une forêt de pins, la Corona Forestal, jusqu’à 1700 m, avant de bifurquer sur Güimar. Au bout de quelques kms, la brume s’installe et je combats contre le froid, après la bifurquation, ça descend et malgré le soleil qui revient, j’ai du mal à me réchauffer.

On passe d’abord par la commune d’Arafo, avant d’atteindre tout de suite après Güimar. Je m’arrête dans une boulangerie et je commence à avoir chaud, puis très chaud, le soleil est brûlant.

Je m’arrête pour voir ce qui ressemble aux pyramides.

Les archéologues pensaient que les pyramides avaient été bâties par des agriculteurs, puis des chercheurs ont découvert que ces pyramides étaient orientées astronomiquement. Le célèbre explorateur et anthropologue norvégien Thor Heyerdahl découvrit que les pyramides ne pouvaient pas être formées de pierres mises au hasard, et qu’elles provenaient de roches volcaniques. Les premières fouilles archéologiques, en 1991, ont permis de démontrer que les pyramides ont été construites après 1800, donc pas d’origine guanche. A ce jour, les raisons de la construction et la fonction de ces pyramides ne sont pas identifiées.

Je descends vers le bord de mer, où je passe à travers des champs de bananiers, entièrement emballés, comme souvent.

Plage du Puertito

Ensuite, je poursuis la route vers Candelaria, où la route et la côte sont moins belles qu’au Nord. Il y a une belle vue quand même.

Je passe par Machado pour rejoindre La Esperanza, encore par des routes impossibles où je suis obligé de pousser le vélo. On est en fin d’après-midi, il y a du vent, il fait froid alors que sur la côte, j’ai eu si chaud. Je m’arrête pour acheter une bouteille d’eau, dans une petite épicerie, à 3 kms de La Esperanza. Une côte à 10% sans s’arrêter, il est temps que j’arrive sur une route “normale”.

Je repasse par El Sauzal de nouveau et rejoint La Orotava, bien content d’arriver, après avoir dévalé la pente redoutable du matin que j’ai monté en zigzagant.

119 kms D+ 3226 m

J9-Le Teide par La Orotava jusqu’à El Portillo puis observatoire Izaña

Ce matin, j’attaque le Teide par le même côté que le chemin de mon retour le dernier jour pour rejoindre l’aéroport, mais au lieu de continuer la route après El Portillo, je bifurque sur la gauche pour aller sur la route qui mène à La Esperanza. Mais je m’arrêterai à Izaña, où je veux voir l’observatoire qui accueille tous les téléscopes et la station d’observation météorologique.

Dès le départ, je vois le Teide au loin, qui m’attend, et je ne résiste pas à prendre une photo (dans le miroir sur le côté, c’est moi !).

Il y a quelques passages un peu plus durs mais dans l’ensemble la pente est autour de 7-8%, donc ça se monte bien. Je ne fais pas la course, je monte à mon rythme car c’est long, à environ 10 km/h de moyenne.

Un panneau pour les drones avertit du danger, je le reverrai souvent sur d’autres routes.

Je passe devant la piedra de la rosa, roche volcanique en forme de fleur, que je n’avais pas vu dans la descente lors de mon arrivée, le premier jour.

Je monte jusqu’à El Portillo, fait une petite pause puis fait demi-tour pour descendre et tourner à droite pour aller vers l’Observatoire. Après cette légère descente, on doit remonter dans les 300-350m de dénivelé, le paysage est très contrasté avec toutes ces couleurs, c’est splendide avec ce ciel bleu et le sommet du Teide au loin.

On voit encore des traces de neige et de glace à l’ombre d’un gros rocher.


On aperçoit très vite les téléscopes au loin et du belvédère, sur la route qui mène à La Esperanza, on voit une route qui monte sur la droite à Izaña.

L’Observatoire du Teide s’étend sur une superficie de 50 hectares et dispose des meilleurs télescopes européens (plus de 60 institutions de 19 pays). Ce site est comparable à ceux du Chili et de Hawaï, un des meilleurs endroits au monde pour observer le ciel, pour la clarté du ciel, se trouvant à 2390 mètres d’altitude, et avec une faible luminosité artificielle.

Malheureusement, l’accès au site est barré pour aller devant les bâtiments et téléscopes. Pourtant, j’avais vu qu’il existait des visites pour le public, ça doit être sûrement réglementé, ou alors c’est encore dû aux restrictions du covid. De ce côté de la route, on peut apercevoir l’île de Gran Canaria, au-delà de la mer de nuages qui s’est formée en contrebas.

J’ai terminé de voir ce que je voulais et fais donc demi-tour, redescend tout droit à La Orotava, avec toujours cette sensation de froid dans la corona forestal.

72 kms D+ 2031 m

J10-Le Teide par Santiago Chio El Portillo La Orotava

Cette fois, j’attaque Le Teide par le versant Ouest. Il faut passer par Santiago del Teide après Icod de los Vinos, puis de là, atteindre le village de Chio où l’ascension commence, environ 27 kms jusqu’à l’entrée du Parc, puis ensuite on rejoint le croisement de Boca Tauce.

Juste après Chio, on aperçoit l’île de Gomera au loin.

Le paysage diffère un peu, avec des roches plus volcaniques, des champs de lave impressionnants, et des pins.

Quand je suis au niveau du téléférique, je vois pas mal de monde qui attend et la cabine qui descend.

Après El Portillo, que j’atteins à 16h environ, je suis content de descendre pas trop tard dans l’après-midi, à cause du froid mais quand j’arrive dans la zone la plus froide, la brume s’est déjà installée. Je suis complètement gelé et je dois m’arrêter pour essayer de me réchauffer. A l’arrêt, c’est toujours moins froid qu’en pleine vitesse où le froid est plus vif.

Le dernier arrêt, c’est au restaurant d’Aguamansa que je stoppe. Sans vouloir entrer dedans, j’aperçois, en face l’entrée ouverte, un feu de cheminée qui me décide à entrer et prendre un chocolat chaud devant la cheminée.

Après de 20 mn de réconfort, je me remets en selle pour terminer les 12 kms qui me séparent de La Orotava.

136 kms D+ 3413 m

J11-Petite boucle jusqu’à Aguamansa, Benijos, Puerto de la Cruz

Ce sont les 12 premiers kms de la montée du Teide que je parcours à un rythme un peu plus intense que les dernières sorties, jusqu’à environ 1000 m d’altitude. Ensuite je redescends pour bifurquer sur de petits villages mais qui se retrouvent dans la brume, et là ça se refroidit, on est vers les 800 m. Pas grand chose à voir dans ces petits villages où je peux voir des champs de pommes de terre appelées papas bonitas et dont l’appellation d’origine compte 29 variétés. J’ai l’occasion aussi de voir de la vigne, dont les sarments sont tressés, apparemment c’est une technique que les viticulteurs des environs utilisent depuis des siècles et qui confère aux vins une singularité particulière.

Je redescends sur Puerto de la Cruz, et à La Vera, j’aperçois un troupeau de chèvres noires.

C’est le jour où j’ai besoin de souffler, de me reposer, et j’ai repéré un petit resto où ils font la paëlla, j’y vais vers 14h après la douche. Après-midi tranquille, ballade dans La Orotava.

44 kms D+ 1175 m

J12-La Laguna, Santa Cruz de nouveau, jusqu’à la Playa Teresitas

C’est par une route que je connais bien que je rejoins Santa Cruz, Santa Ursula, et deux localités, La Victoria (La Victoire) et La Matanza (Le Massacre), qui rappellent les batailles entre les conquérants espagnols et les Guanches, premiers habitants de l’île.
Arrivé sur le front de mer, je poursuis très rapidement par la piste cyclable qui suit le bord de mer, sur de longs kilomètres, cet endroit n’est pas très beau, entre sites pétroliers, industriels, port, stockage de containers…

Après quelques kms, la piste cyclable s’arrête et on prend la route TF-31 avant d’arriver à San Andres. De là, on arrive tout de suite au début de la plage Teresitas, longue plage de sable blanc, plage artificielle.

Après une petite pause, je décide de prendre la route dite de l’ancien belvédère, ancien car c’est barricadé, certainement pour des raisons de sécurité. Au début de la montée, je sens une crevaison à l’arrière, effectivement, c’est à plat. Je mets 10 minutes pour réparer, sans problème, regonfle le pneu, et c’est reparti. Il y a des rafales et une bonne pente, je reste un peu au milieu de la route par prudence…

Arrivé en haut du belvédère, séance photos, vidéos. Pas grand chose à voir de l’autre côté, plus loin. Je pense qu’en continuant, on peut rejoindre la route vers le parc Anaga, et le Mirador de Cruz del Carmen.

Demi-tour, je redescends et retourne à Santa Cruz. Je remarque les monuments et intérêts touristiques que je n’avais pas vu la dernière fois.

Puis je remonte sur La Laguna et prends le chemin habituel pour arriver à La Orotava.

108 kms D+ 1808 m

J13-La Orotava-Parc du Teide-El Medano-Aéroport

Voilà, le dernier jour de vélo à Ténérife est arrivé. Mes hôtes ne sont pas levés, peut-être Enric mais je ne le vois pas. Je leur ai dit au revoir la veille. J’avais tout préparé hier soir, remis la sacoche de selle contenant la housse de vélo que je n’avais pas ouvert depuis mon arrivée, rempli le sac à dos et choses habituelles dans les poches sur le guidon.

Le départ est rude, avec ce poids en plus, mais j’ai déjà fait cette montée il y a 4 jours, et un autre jour les 12 premiers kms, je sais à quoi m’attendre. Mais je me sens bien, je rentre dans mon tempo, sans interruption, pas de photo à prendre, si peut-être une, dans la montée qui continue après El Portillo.

J’ai mis à peu près le temps que la dernière fois, avec le poids supplémentaire, donc c’est bien, il est 11h30, je peux être à Boca Tauce vers les 13h, et ensuite descendre jusqu’à Vilaflor, puis Granadilla, San Isidro.

Au col d’El Retamar, après la sortie du Parc du Teide, je m’arrête prendre une photo, je vois l’île de la Gomera, ça va encore monter un peu et puis après, on attaque la descente.

Dans la descente, c’est pas très agréable car c’est nuageux et il y a du vent et il commence à faire froid. Après Granadilla, ça va aller.

A San Isidro, je m’arrête manger, il est vers 14h30, il fait plus chaud. Pollo, papas fritas, agua, très sobre. En sortant du resto, je m’arrête dans une boulangerie et j’achète quelque chose pour mon dessert, et de l’eau et à manger pour le soir, pour mon bivouac.

Je reprogramme le GPS pour me guider vers El Médano, mais la route proposée me fait faire tout le tour de l’aéroport, bon ça va, j’ai le temps. C’est assez moche, avec des terrains vagues, des constructions pas finies et El Medano, une concentration de petites maisons, appartements, studios, hôtels, restos… Je vais me contenter de passer devant la Montagna Roja, et la plage où se concentrent les planchistes, surfeurs et kite-surfs.

Je ne reste pas très longtemps, et décide d’aller passer la soirée et donc la nuit à l’aéroport. Encore une épreuve sans nom que de suivre le GPS qui me fait faire encore un bon détour…pour arriver finalement sur la route de l’aéroport qui n’est autre que la TF-1, l’autoroute principale de l’île. Pendant 3 kms, je reste sur le côté et j’essaie d’avancer vite pour quitter ce cauchemar. J’arrive enfin à l’aéroport.

Je commence à changer de chaussures, met le masque, entre à l’intérieur en poussant le vélo pour essayer de me repérer. C’est l’entrée des Départs et donc je ne reconnais pas la configuration, vue dans le secteur Arrivées. Tant pis, je ressors, commence à me laver dehors, dans un endroit discret, le haut, puis je rentre à nouveau à l’intérieur, je vais dans des toilettes où il y a à côté des agents de l’aéroport, demande si je peux laisser mon vélo à l’entrée, pour qu’ils aient un oeil dessus. Je mets quand même l’antivol. Je me lave et me change le bas, me voilà prêt pour mon attente jusqu’au départ demain matin.

Je mange ce que j’ai acheté, puis je commence à démonter le vélo, ranger les affaires et remplir la housse de transport du vélo. Une fois que c’est fait, je finis de boire tout ce que j’ai et garde une bouteille. Je m’assieds et commence à me reposer en début de soirée, pas évident, il y a encore des départs, du bruit, puis ça se calme. Pas une super nuit qui s’annonce. Effectivement vers les 1h, on vient me dire que l’aéroport est fermé et rouvre à 5h.

117 kms D+ 2543 m

J14-Retour à la maison

Après cette nuit difficile en étant viré de l’aéroport, j’ai pu rentrer de nouveau à l’intérieur, dans un sas non fermé, car dehors un employé a nettoyé au karscher le sol de l’entrée à l’extérieur toute la nuit… ça m’a permis d’être au moins à l’abri, car au bout d’un moment, il faisait un peu froid dehors. A 5h, je suis rentré.

J’ai pu prendre un café à partir de 7h, et attendre…longtemps, pour mon enregistrement, pour l’enregistrement du vélo, pour l’embarquement après l’annonce d’un retard de 50 mn.

Passage au stand Duty Free. Je vois en rayon la liqueur Licor 43, liqueur espagnole très ancienne, composée de 43 ingrédients, dont vanille et banane, qui entre dans la composition du barraquito, que je n’ai finalement pas goûté.

Après l’annonce de retard, je suis allé manger un morceau.

Une fois dans l’avion, à peine installés, on nous a annoncé qu’on avait perdu l’autorisation de décollage et qu’on devait attendre 1h, finalement, on aura attendu 30 mn et on est parti pour 3h30 de vol sans trop de turbulences sauf à l’arrivée à Marseille avec un fort vent d’est.

Bilan et infos pratiques :

J’aurai parcouru 1167 kms avec 27216 m de dénivelé. J’ai roulé tous les jours, avec 2 jours où j’ai fait moins parce-qu’il pleuvait ou que je voulais récupérer. Aucun bobo à signaler, si ce n’est les coups de soleil aux mains sans gants ou le visage.

A Ténérife, il y a 1h de moins que chez nous. Je n’ai pas réussi à régler mon téléphone, même en ayant activé la localisation, j’avais en permanence 1h de plus ou de moins, sans savoir quelle heure locale il était précisément. Heureusement, le GPS Garmin m’indiquait la bonne heure.

Tout le monde portait le masque en permanence, à l’extérieur comme à l’intérieur, même dans des villages isolés.

Il n’y a pas de fontaines publiques, l’eau n’est pas potable, en revanche, on peut boire l’eau du robinet mais il faut acheter de l’eau en bouteille à l’extérieur.

Les routes sont dans l’ensemble en assez bon état, même si par endroit, il y a quelques trous et une chaussée dégradée. Le plan de circulation dans les villes ou même petits villages est compliqué avec des voies à sens unique obligeant à redescendre sur des pentes raides pour remonter aussitôt après ces mêmes pentes et se retrouver à quelques dizaines de mètres d’où on se trouvait. Difficile parfois de savoir si on est dans une rue ou une route secondaire TF-xxx, mes traces GPS préparées m’ont envoyé parfois sur des pentes à plus de 20%…

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