Repérage et entraînement sur les 7 Majeurs

Samedi : arrivée à Jausiers, camp de base pour 2 jours. 9h30 je m’élance pour faire une boucle qui empruntera la route des 7 majeurs, à savoir col de Vars, Briançon, col d’Izoard puis à la bifurcation Château-Ville-Vieille pour aller sur le col Agnel et Guillestre, je choisis Guillestre pour remonter le col de Vars et rentrer à mon camping.
Il est presque 19h, je n’ai pas trop souffert, l’Izoard par ce versant est un peu moins dur que de l’autre côté. Vars est plus facile à l’aller qu’au retour.



166 kms pour 3700m de D+ au lieu de 4400m comme annoncé sur openrunner.

Dimanche : la météo annonce de la pluie dès la fin de matinée et des orages l’après-midi. Je décide de partir sur le croisement que j’ai laissé hier pour monter sur le col Agnel. 2h15 après, je suis au sommet les 8 derniers kms sont durs sur les 25-26 du parcours. Je redescends vite fait car il ne fait pas chaud, j’ai bien fait de mettre les jambières et une petite polaire ainsi que les gants longs. Et j’ai bien fait de ne faire que ça parce-que la pluie se met à tomber dès que j’arrive à la voiture. 51 kms 1400m de D+

Balai incessant de marmottes


L’après-midi, des averses se succèdent, courtes, parfois fortes, ce qui me contraint à changer de plan en consultant la météo des jours à venir. Demain ce sera le même type de temps et le soleil revient mardi mais pas encore sur Sampeyre. Donc j’irai demain sur Demonte peut-être qu’il fera un peu meilleur.

Lundi : 5h j’ai froid. J’allume le garmin, il fait 6 degrés. J’allume le gaz. Si ça caille comme ça dans moins de 3 semaines, il va falloir être courageux.
Déplacement à Demonte. Je passe par le col de Larche que j’avais grimpé il y a deux ans pour revenir à Cuneo.
Je trouve le camping à Demonte que j’avais repéré. C’est vraiment pas terrible, je crois que je ne vais rester qu’une nuit, pas de tv, ni wifi (en panne), ça pue et il y a des mouches. Comme finalement il fait beau, je décide de grimper jusqu’à la Fauniera. Demain, je ferai la Lombarde (2 fois) et la Bonette. Et mercredi, Sampeyre et Fauniera.
Au début de la montée, il fait assez chaud avec un air très frais. 2 équipiers de la Lotto-Soudal me doublent à 30 km/h alors que je suis à peine à 11-12 km/h. Etaient-ce des pros ? certainement. Pas eu le temps de voir leur visage…


La Fauniera, dès 1400m, la brume prend le dessus, quand il n’y a plus le soleil, ça se ressent tout de suite. Par ce versant, c’est moins dur que par Pradleves, le parcours de la Fausto Coppi, mais les derniers kms sont raides. Pas chaud en haut, 7 degrés et un ressenti moindre. Je vois beaucoup de marmottes, la route, ca va, les dernières plaques de neige fondent, les bénévoles de la Fausto Coppi ont dû intervenir, on peut passer.
Au sommet, 3 italiens arrivent de l’autre côté, d’où ils viennent, la route est limite praticable me disent-ils. On se prend en photos et puis on échange un peu. Ils s’intéressent à mon moteur. Non ce n’est qu’une dynamo ! Dans la descente, je grelotte et me souviens que c’est par là qu’on passe à la cyclo Fausto Coppi. Je reviens vite au camping. 54 kms pour 1717m de D+

Mardi : je quitte le camping pour le parking du centre de Demonte pour partir à 7h.
De là, 12 kms pour rejoindre Pratolungo pour monter les 20 kms qui mènent au col de la Lombarde avant de redescendre. Le 2èeme circuit sera de St -Étienne de Tinée à la Bonette sur 21 kms.
Le col de la Lombarde a des côtés qui ressemblent au Stelvio avec ses virages et puis en haut ça ressemble au passo Gavia avec des portions plates et un petit lac. C’est sauvage, avec beaucoup de marmottes. Dans un des virages, alors que je montais, des coureurs de Fortuneo Concept complètement à gauche m’ont croisé, c’est quand j’ai vu la voiture suiveuse que j’ai compris, j’ai cru reconnaître Warren Barguil. En revenant le soir, j’ai revu la voiture à Isola 2000 au pied d’un hôtel.

J’ai bien aimé ce col que je ne connaissais pas. Une fois en haut je suis revenu à mon point de départ pour manger un morceau et me déplacer au pied de la Bonette à Saint-Etienne-de-Tinée. Il était 14h30 passées quand j’ai commencé la grimpée, de ce versant rien à voir avec l’autre versant beaucoup moins dur que de Jausiers. Les derniers kms ont été durs quand même. Ça s’est couvert en fin d’après midi mais il n’a pas plu.

Rentré à la voiture, je décidais de retourner par le même chemin et d’aller sur Sampeyre pour démarrer tôt une dure journée. Entre temps, je me suis arrêté manger à Demonte.


Le matin, ça a fait 65 kms pour 1597m de D+ et l’après-midi 52 kms pour 1593m de D+

Mercredi : la météo ne s’est pas trompée, déjà la nuit dernière le ciel était bien étoilé.
Réveillé à 5h, j’ai rejoint le camping pour aller prendre le petit déjeuner, j’étais arrivé trop tard la veille. Prêt à partir à 7h30, j’ai attaqué le col de Sampeyre, à quoi ressemble-t-il ? Est-il vraiment interdit aux vélos et motos, la route est-elle impraticable et dangereuse ? Bien qu’un panneau affichait une note d’interdiction datant de 2017, j’ai vu quelques voitures et motos descendre. J’y vais alors.

L’état de la route effectivement est très dégradé, ça ressemble à la côte de Rougiers quand on fait les 6 saintes. Une ressemblance avec le col des Champs pour être bien ombragé aussi. A quelques endroits, il n’y a plus de chaussée remplacée par des cailloux ou une plaque de neige qui empiète la route.

 

  

 

Bon, rien à voir avec l’alerte que j’ai vu sur le site fb des 7 majeurs. Photo au sommet classique j’entame la descente prudemment mais là aussi rien à signaler. Je ne me suis aidé à aucun moment du gps avec la trace des 7 majeurs. En revanche le pdf d’un concurrent, que j’avais récupéré, m’a bien aidé parce-qu’à certains moments, ça manquait un peu de signalisation. J’ai en revanche trouvé une bonne signalisation pour l’hébergement que j’avais repéré. Un petit détour de 800m pour aller voir sur place, j’ai pu rencontrer le propriétaire qui fait aussi du vélo et parle un peu français. Pas de problème, tu téléphones avant, comme je lui ai dit que je ne connaissais pas la date à laquelle je reviendrais, en fonction d’une météo toujours incertaine.
J’ai poursuivi jusqu’à Stroppo puis Marmora où je me suis arrêté prendre un sandwich avant d’attaquer le col d’Esicchie, qui là par contre était jonché de trous, de bosses de béton pour du rebouchage vite fait, brindilles et aiguilles de sapin et…de bouses de vaches. La montée ça allait mais il y a eu de fortes pentes, des passages de cailloux ou des travaux en cours qui m’ont obligé à déchausser. Ensuite, j’ai été rejoint et dépassé par un cycliste français que j’ai rejoint en haut du col. T’es sur Strava ? Je t’envoie une invit’ m’a-t-il dit. Il allait lui aussi sur le Fauniera avant de rentrer sur Cuneo en ayant fait lui aussi Sampeyre.

 

 

au col d’Esischie

Je suis allé au col de Fauniera moi aussi c’est à moins de 2 kms et il n’y a aucune indication, ça va, j’arrive à me repérer. Arrivé en haut, 2 cyclistes arrivaient en même temps, homme et femme, italiens, qui venaient de Demonte. La cycliste me dit : c’est dur mais qu’est-ce que c’est beau. C’est vrai, surtout avec ce beau temps, rien à voir avec lundi dans la brume. On se prend en photo et puis je redescend, faut pas traîner j’ai encore de la route.

La montagne est de toute beauté…

 

Je commence la descente et après le virage je vois monter un groupe avec des maillots qui ressemblent à Sky… Et une voiture suiveuse. Je m’arrête tout de suite, dégaine mon téléphone pour prendre une photo. Pas de doute c’est Froome accompagné de Kwiatkovski, puis encore 3 autres derrière avec la voiture qui suit. Je dis Hello et bravo, pas de réponse, sur la photo Froome baisse la tête.
Les 3 qui suivent à qui je dis ciao grazie me répondent je ne sais quoi. Je n’en reviens pas, à quelques minutes près je les ratais ou ils me rejoignaient quand j’étais au sommet à côté de la stèle Pantani…

 

Bon j’aborde la descente, longue et difficile compte tenu de l’état de la route. Et puis me voilà vite au pied du col de Sampeyre, il fait très chaud. Aux environs de Stroppo, je vois un cycliste qui descend, portant le maillot cyclosportissimo. Qui était-ce ? Apparemment Thomas Dupin, double Grand Maître de la Confrérie en 2016 et 2017 qui vise la passe de 3. Pas le temps de l’interpeller, ça a été trop vite.
Je continue mon ascension, les jambes ça va mais la pente est raide, heureusement il y a de l’ombre à de nombreux endroits parce-que le soleil tape dur. Arrive enfin le sommet que j’attendais déjà depuis 2 kms.
C’est très couvert et dans la brume en haut. J’enfile le kway et commence une descente vraiment très pénible. J’arrive à la voiture devant le camping. Je ne pense qu’à une bonne douche. Près de 4300m de D+ pour 128 kms. Demain je resterai tranquille.

Voilà, mes 5 jours d’entraînement sont terminés, j’ai vécu de bons moments et suis satisfait d’avoir repéré le chemin, en ayant fait le parcours quasi complètement, je suis rassuré d’avoir trouvé un hébergement qui me permettra de récupérer un peu avant de repartir le lendemain matin. J’aurai juste à me concentrer sur ma route. Du coup, je pourrais déjà me considérer comme membre de la confrérie !

A renouveler en juillet en moins de 48h cette fois…

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