Le parcours : 135 kms en 7h20

Quelle journée !
Départ à 6h30 pour remettre les clés du studio au bar d’à côté où est prévu le petit déjeuner, avalé très rapidement.
Ce matin, c’est comme un contre-la-montre, si je veux attraper le train de 14h47 à Tende pour redescendre sur Nice. Au bar, un serveur m’explique que hormis une petite côte tout de suite après Alba, le reste de la route pour rejoindre Cuneo est plat.
Ca n’est pas exactement ce que j’ai ressenti, la petite côte s’est multipliée à 4 reprises, à chaque fois je montais à 3-400 m, sur des collines de vignes, ce qui a bien entamé mes forces.

Puis après la route sur Cuneo était plutôt du faux plat montant, en permanence l’altimètre grimpait, et en plus j’avais un vent de face.

Je suis arrivé à Cuneo, je n’en pouvais plus. Je me suis arrêté boire un coup,

puis un peu plus loin, je me suis arrêté prendre des fruits. Il était 11h et il faisait chaud.

Arrivé au pied du col, je me suis retrouvé sur cette SS20 qu’on ne peut pas emprunter jusqu’au bout à cause du tunnel interdit aux vélos. Il fallait donc trouver le bon chemin, mais d’où, et combien de kms il restait, c’est ça qui a fini par m’achever.

J’ai fini par trouver, je n’étais pas bien, j’avais mal dormi la veille, il était plus de midi, je me suis encore arrêté boire, mais rien dans les jambes et puis ce point dans le dos qui m’empêche de respirer à fond à cause de ma chute.
Je me suis accroché, j’ai accroché la bonne route, j’ai demandé combien de kms il restait, les gens m’ont montré un panneau 1h30 en vélo, ici les gens parlent en temps, pas en kms.

J’ai donc galéré, me suis arrêté plusieurs fois, puis je me suis fait une raison à l’idée que je n’aurais pas le temps pour attraper le train. D’autant plus que la descente sur le chemin caillouteux en lacets, je ne savais pas combien de temps j’allais mettre pour le descendre.
Bref, complètement en perdition, j’ai levé la tête et me suis dit que je devais pas être très loin du sommet en apercevant les remontées mécaniques. Effectivement, au bout de 3-4 lacets, j’y étais.

Après, il a fallu se repérer sur une carte pour voir où se situait le chemin caillouteux.
J’ai trouvé facilement, vu un des forts désaffectés sur le côté, et puis la vue sur les lacets comme j’avais vu sur des photos.

Je me suis engagé, j’avais chaussé les baskets et enlevé les chaussures pour ne pas être gêné. Quand j’ai commencé à rouler, entre les gros cailloux, les parties qui s’enfonçaient sous le poids des roues et me faisait glisser, je me suis d’abord dit que c’était de la folie pure.

Puis après j’ai compté méthodiquement les lacets, j’allais doucement, prêt à mettre les pieds à terre, et au bout d’une vingtaine de lacets j’ai retrouvé un semblant de route goudronnée avec des virages en épingle, et finalement on rejoint la SS20 à la sortie du tunnel. J’en avais mal aux poignets et aux mains de serrer les manettes de freins.
De là, ça descend très rapidement, j’ai regardé l’heure, je me suis dit que j’allais le rater de peu, mais je n’ai pas voulu pour autant accélérer, je ne savais pas si c’était encore loin pour arriver à la gare. Et puis, je suis arrivé à Tende, j’ai repéré la gare sur la gauche avec un train qui attendait, prêt à partir, il était 14h43 quand je suis arrivé, j’ai demandé au contrôleur si je pouvais embarquer sans billet, oui oui allez-y ! c’était inespéré ! Bon le problème c’est que je n’avais plus rien à boire, et dans les trains, l’eau dans les toilettes n’est pas potable. Finalement, ce train des Merveilles est moyennement spectaculaire quand on est dedans, il y a beaucoup de tunnels. J’ai fini par m’assoupir, comme le trajet dure 2h.

Ensuite arrivé à Nice, le train avait du retard, il a fallu que je coure encore pour reprendre le TER où je me suis arrêté à Toulon après un arrêt en gare des Arcs-Draguignan de 20mn pour des problèmes de passage à niveau, et à Toulon j’ai repris un train pour Cassis qui avait du retard aussi et j’ai fini en vélo pour rentrer à la maison vers les 21h.

Voilà, cette fois le voyage est terminé, je suis enchanté par la beauté des lieux que j’ai visité, j’ai fait presque 2000 kms, je suis crevé mais quel bonheur, et j’ai été dans l’ensemble très bien accueilli, avec de belles expériences culinaires aussi. Il a fait chaud, très chaud, trop chaud même surtout quand on veut avancer aux moments les plus chauds de la journée, et puis les étapes étaient toutes très longues et les journées à enchaîner 4-5 cols étaient trop dures. Mais c’était mon défi, et j’ai réussi à l’accomplir.

Liste des étapes