QUELQUES COLS EN ITALIE : LOT DE CONSOLATION

Encore une drĂ´le d’annĂ©e, la pire de toutes, au vu de la situation sanitaire.
Ça a Ă©tĂ© difficile de se dĂ©cider Ă  partir, mĂŞme que quelques jours, et en plus, la mĂ©tĂ©o n’Ă©tant pas de la partie, très incertaine, avec de la pluie et des orages, j’ai raccourci mon voyage en Italie, qui n’Ă©tait pas un voyage Ă  vĂ©lo Ă  100%.
J’ai Ă©tĂ© au moins Ă  l’abri, dans mon Tepee (Peugeot Partner), en surveillant la mĂ©tĂ©o rĂ©gulièrement, et en me dĂ©plaçant lĂ  oĂą j’avais le moins de risques de me faire tremper. C’est ce qui s’appelle de l’agilitĂ©, c’est Ă  la mode.


MĂŞme pour rentrer, je n’ai pu emprunter le chemin souhaitĂ©, le Tunnel de Tende Ă©tant fermĂ©, consĂ©quences de la tempĂŞte Alex, je voulais terminer par le col de Tende, du coup je me suis rabattu sur le col de Larche, versant italien, qui se nomme Colle della Maddalena. Je l’avais dĂ©jĂ  fait versant français.

Au dĂ©part, j’Ă©tais passĂ© par Briançon, Montgenèvre pour faire une boucle passant par le Colle delle Finestre, un des cols que j’ai cochĂ© depuis quelque temps. Mais j’ai eu droit Ă  une pluie battante, qui a commencĂ© avant Gap et passĂ© Cesena Torinese, je me suis dit que je pouvais faire une croix dessus. Et puis en descendant dans la vallĂ©e sur Susa, il y a eu une accalmie et c’est ensuite redevenu ensoleillĂ©.

J’ai donc pu monter ce col, en version raccourcie, c’est-Ă -dire faire juste l’ascension, depuis Meana di Susa, et redescendre.


Les 8 derniers kilomètres sont en terre battue avec des graviers et cailloux, je n’ai pas trop abĂ®mĂ© les roues et pneus, mais dans les lacets, ça s’enfonçait un peu et j’avais du mal Ă  tenir l’Ă©quilibre.

J’ai pu quand mĂŞme monter sans m’arrĂŞter ou presque, Ă  une bonne allure sur cette portion, c’Ă©tait la seule façon de ne pas tomber.


Ce col est dur, mais c’est beau quand on arrive en haut.

Au sommet, l’autre versant redevient goudronnĂ©, mais je ne pouvais pas continuer pour rejoindre Sestrières puis Cesena Torinese et redescendre sur Susa, j’avais encore de la route.


Après un bon lavage et un goĂ»ter, j’ai repris la route pour me diriger vers le parc Gran Paradiso, situĂ© en-dessous du Val d’Aoste, au nord du PiĂ©mont, et me poser au lac de Ceresole Reale. C’est de lĂ  qu’on part pour grimper le Colle del Nivolet, autre objectif.


LĂ  encore, n’Ă©tant pas sĂ»r des prĂ©visions mĂ©tĂ©o, j’ai fait du camping sauvage et je me suis dit que j’allais bien voir le temps qu’il ferait en me levant le matin.

Après une nuit tranquille ou presque (rĂ©veillĂ© par un camping-cariste qui est venu faire demi-tour sur moi), j’ai eu le bonheur de voir qu’il allait faire une journĂ©e magnifique, au petit matin.

Il faisait frisquet, mais le soleil chauffait dĂ©jĂ . J’ai fait un bon tour Ă  pied pour dĂ©couvrir les lieux, repĂ©rer le camping Ă  l’entrĂ©e que j’avais aperçu, je me suis arrĂŞtĂ© boire un cappuccino et bĂ©nĂ©ficier des toilettes du bar, et puis je me suis prĂ©parĂ© tranquillement, pour partir vers les 9h. La journĂ©e parfaite Ă  vĂ©lo, avec un ciel bleu sans nuage, un peu de vent quand mĂŞme et frais, mais on part Ă  une altitude de 1600m dĂ©jĂ .


Les premiers kilomètres ne sont pas trop durs avec une succession de quelques bonnes cĂ´tes puis du faux plat et Ă  un moment donnĂ©, c’est parti pour des pentes plus dures. Il faut prendre son rythme et veiller Ă  ne pas se mettre dans le rouge.

Le premier point de vue Ă  atteindre, c’est le lago Seru.

puis après on continue pour rejoindre le lago Agnel

et après on monte au sommet quasiment, oĂą il y a un belvĂ©dère pour admirer le paysage, juste avant d’arriver Ă  la pancarte du colle del Nivolet. Cette photo, je vais l’afficher longtemps en arrière-plan du bureau sur l’ordinateur.

Ensuite on redescend sur 2 petits lacs et c’est de lĂ  qu’il faut repartir pour redescendre car la route s’arrĂŞte lĂ . Il y a des sentiers pĂ©destres, et je ne sais pas si on peut passer en vĂ©lo pour aller sur Valsavarenche, en tout cas pas en vĂ©lo de route ou alors en le poussant. Dans le pĂ©riple 100% vĂ©lo que j’avais imaginĂ© initialement, je devais descendre depuis la Suisse et Aoste pour rejoindre ce col.


Durant toute l’ascension, on s’en prend plein la vue, tellement c’est beau.
On les aime ces montagnes, aussi dures que spectaculaires car il faut les grimper, pour se sentir plus fort, Ă  la rencontre de soi.
Bien content d’ĂŞtre parti Ă  9h, car Ă  10h, il y a eu beaucoup de voitures qui montaient, tous les gens qui montent pour aller marcher, et quand je suis redescendu, il y avait autant de cyclistes qu’au Ventoux qui montaient.
J’ai vu un chamois, que je n’ai pas eu le temps de prendre en photo. Mais les marmottes si.
Illusion d’optique, la maison des marmottes.

En arrivant Ă  la voiture, je suis allĂ© au camping prendre ma place, une douche et me prĂ©parer Ă  manger. Camping petit mais propre, calme, soucieux du tri des dĂ©chets et des règles sanitaires (port du masque, gel…), et moderne (douche sans jeton et toilettes autres qu’Ă  la turque).
L’après-midi, après une sieste, j’ai repris le vĂ©lo pour faire un tour, je me suis arrĂŞtĂ© Ă  l’office de tourisme local, et j’ai fait le tour du lac pour un petit dĂ©crassage, pas grand chose d’autre Ă  faire.

Je ne savais pas si j’allais rester une nuit ou deux, deux parce-que c’est trop beau et qu’on a envie de remonter le col, une si les prĂ©visions mĂ©tĂ©o sont justes. Dans la nuit, elles se sont rĂ©vĂ©lĂ©es justes. De l’orage, de la pluie, puis le matin au rĂ©veil, du vent, un temps moche qui ne laisse prĂ©sager rien de bon.
Je suis donc parti pour rejoindre Cuneo et j’ai pris la pluie, battante sur les portions d’autoroute autour de Turin, ce qui a rendu la route difficile. ArrivĂ© Ă  Cuneo, je me suis trouvĂ© un parking, je me suis fait Ă  manger et je me suis balladĂ© Ă  vĂ©lo en ville, j’ai fait un arrĂŞt dans un parc pour faire la sieste, le temps s’est remis au beau, j’ai mangĂ© une glace et le soir je suis allĂ© au restaurant manger une pizza Castelmagno e miele. A Castelmagno, il y a le cĂ©lèbre fromage d’origine très ancienne Ă  base principalement de lait de vache, pas fort, et c’est lĂ  que je vais passer en prenant l’itinĂ©raire de la course, la Fausto Coppi, que j’avais faite en 2016.

Histoire de remonter le col de la Fauniera une 5ème fois, je l’avais montĂ© 2 fois depuis Ponte Marmora pour les 7 Majeurs (une fois pour m’entraĂ®ner sur les cols des 7 Majeurs-c’est lĂ  que j’avais croisĂ© l’Ă©quipe Sky et Chis Froome, Kwiatowski…, et une fois pour l’Ă©vènement fait en 2 Ă©tapes -en moins de 48h), une fois depuis Demonte, et une fois pour la course par Pradleves.
Je suis parti avec une trace qui me faisait emprunter un autre pont que celui de la course, puis passer par un super strada interdite aux vĂ©los, est-ce que le plan de circulation a changĂ©? ça commençait bien. J’ai repris finalement le bon chemin, et j’ai doublĂ© 2 gars qui se trainaient, mais une fois doublĂ©s, ils sont restĂ©s dans ma roue, comme j’avais dĂ©cidĂ© d’aller Ă  une bonne allure, je me suis dit que j’allais me crâmer et souffrir dans l’ascension, alors comme ils ne voulaient pas prendre de relais quand j’ai ralenti, j’ai fait mine d’avoir envie de pisser pour qu’ils passent devant et m’en dĂ©barrasser. C’Ă©tait dimanche et j’ai vu une bonne dizaine de cyclistes, tous Ă  peu près vĂŞtus des maillots de la course, qui changent de couleur chaque annĂ©e.

Je ne me rappelais pas que c’Ă©tait aussi dur, entre Campolino et Castelmagno, avec des pentes Ă  11-12-13% puis après un bref replat, ça repart de plus belle mais on sait que c’est le dernier tiers, et puis c’est tellement beau.


Après la descente, on se retape le col de la Madonna del Coletto, et là aussi, je ne me rappelais pas que la pente moyenne était à 8%, avec des pointes à 13%. En haut, il pleuvait un peu mais rien de mêchant.

La descente du col puis le faux plat ramenant à Cuneo a été rapide, ça a été une bonne ballade et une satisfaction de refaire ce parcours.
L’après-midi, je me suis rendu vers Mondovi, dans un camping que j’avais repĂ©rĂ©, afin d’aller le lendemain faire le parcours des Noisettes, que j’avais prĂ©parĂ©, c’est le coin lĂ -bas. Il a plu l’après-midi, et les prĂ©visions Ă©taient mauvaises pour les prochains jours donc je me suis dit que je n’allais pas rester longtemps ici, je commençais Ă  ĂŞtre moins motivĂ© pour ce parcours qui ne m’attiraient pas spĂ©cialement et le camping n’Ă©tait pas terrible, je me prĂ©parais donc Ă  l’idĂ©e de rentrer Ă  la maison le lendemain, et faire avant un dernier col, le col de Tende. Mais c’est le col de Maddalena qui m’attendait, une route un peu longue pour le retour, fin de l’Ă©popĂ©e, après avoir fait quelques emplettes, les magasins Ă©tant ouverts toute la journĂ©e le dimanche, en Italie.

Je n’ai pas fait beaucoup de kilomètres, du dĂ©nivelĂ©, ça oui, avec 7555m, mais pas fatiguĂ©.

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